La France est l’un des principaux pays en matière de films comme de séries, d’animation. C’est dû à la qualité de ses écoles de formation à l’animation, mondialement reconnues, et au succès de ses bandes dessinées, là encore mondialement reconnues, de Tintin à Astérix en passant par Ernest et Céléstine.
Ce succès est particulièrement frappant dans le cinéma. Ainsi, à l’heure actuelle deux succès sont à l’affiche. Tout d’abord « Pattie et la colère de Poséidon », sorti en salle le 25 janvier dernier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pattie_et_la_Colère_de_Poséidon
La semaine dernière il en était déjà à 557 000 entrées (sources Comscore). Mais ce qui est impressionnant c’est que, évidemment du fait des vacances scolaires, à partir de la 3ème semaine, ses entrées n’ont cessé d’augmenter.
Par ailleurs, il illustre à quel point nos films d’animation se distinguent du reste de notre production cinématographique par le fait qu’ils s’exportent dans le monde entier. Certes, l’animation a comme caractéristique d’être, par nature, doublée et ne pas avoir à passer la barrière de la langue. Mais, à part l’animation américaine, aucune autre n’a autant de succès continu. Et les séries scandinaves et israéliennes ont un succès mondial bien qu’elles ne soient pas tournées dans des langues très répandues.
Énorme potentiel à l’exportation
De ce point de vue « Pattie et la colère de PoséIdon » est un exemple frappant. Il est réalisé par David Alaux, pour une rémunération de 200 000 €. Il est produit par TAT Productions (qui dispose de ses propres studios d’animation à Toulouse) pour un budget prévisionnel de 8,9 millions €. Tourné en 3 D il a bénéficié de larges subventions du CNC pour le créations visuelles et sonores.
En France, il est distribué par Apollo Films qui a donné un minimum garanti de 180 000 € pour la distribution en salle et de 20 000 € pour la distribution en vidéo et vod. Dans les deux cas ce sera une excellente affaire. Mais Kinology, qui a le mandat de vente à l’étranger a donné un minimum garanti de ….2 300 000 €, soit plus de 21 fois le minimum garanti donné pour la France. Si Kinology a pris un tel engagement c’est qu’il estime qu’il dispose d’un marché potentiel pour l’amortir un investissement d’un tel niveau.
Un autre dessin animé français est à l’affiche : « Ernest et Céléstine, le voyage en Charabie ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_et_Célestine_:_Le_Voyage_en_Charabie
Une franchise en 2D
Il est en 2D et réalisé par Jean-Christophe Roger et Julien Cheng. C’est une nouvelle adaptation des célèbres bandes dessinées écrites et illustrées par Gabrielle Vincent. Il est produit par Folivari qui possède son propre studio d’animation à Paris. Son budget prévisionnel est de 7,8 millions €. Distribué par StudioCanal, qui a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution, il est sorti le 14 décembre dernier, pour les vacances de fin d’année. Mais, comme on l’a dit, en 11ème semaine d’exploitation il est toujours à l’affiche et, le 8 février, il a vu ses entrées progresser de 36% par rapport à la semaine précédente .Il a déjà dépassé les 500 000 entrées.
« Erneste et Célestine en hivers », sorti le 22 novembre 2017 et distribué par KMBO, avait les mêmes réalisateurs. Folivari en était déjà producteur. Il avait rassemblé 290 000 entrées. La première adaptation, « Erneste et Célestine » était sortie le 12 décembre 2012. Il était déjà distribué par StudioCanal et avait rassemblé 1,15 millions de spectateurs.
Tous les films de cette franchise sont des coproductions avec le Luxembourg et la Belgique qui sont des pays majeurs en matière de film d’animation, mais aussi de bandes dessinées.
Ces deux films ont un budget double du budget moyen des films français de fiction. https://siritz.com/financine/barometres-des-films-francais-de-fiction/
Mais, à la différence de la plupart de ceux-ci, ils dépassent largement les 500 000 entrées en France, réalisent des performances non négligeables en vidéo et vos, et se vendent très bien à l’international.