Archive d’étiquettes pour : Le défi de France télévisions

Proposer une offre qui justifie le paiement d’une redevance

Le CSA vient de prendre une décision historique en reconduisant Delphine  Ernotte à la tête de France tėlėvisions. https://fr.wikipedia.org/wiki/France_Télévisions Désormais, comme dans n’importe quelle entreprise, cette dirigeante, qui n’a pas déméritė lors de son premier mandat, va pouvoir poursuivre la politique qu’elle avait engagée. En  tentant  de corriger les inévitables erreurs commises. Bien entendu, elle devra agir alors que le pouvoir politique maintiendra la redevance à un niveau très inférieure à celle des services publics de la plupart de nos voisins. https://siritz.com/editorial/3-ministres-de-la-culture-par-president/

L’enjeu principal de France télévisions est de proposer une offre de service public qui se distingue d’une offre pléthorique de chaînes hertziennes privées. Et d’une offre encore plus pléthorique de chaînes et de services, gratuits ou payants, sur internet. Et ce qui la distingue doit justifier le paiement d’une redevance.

A ce jour, France 5, par ses documentaires, ses magazines et ses débats, se distingue nettement de toutes ces autres offres. Comme c’est le cas d’Arte. De même que l’information régionale de France 3. Mais les programmes de France 2 et de France 3 n’ont rien qui les distinguent. Notamment en ce qui concerne les fictions ou les documentaires de prime-time qui devraient contribuer à la fois à bâtir l’image de ces chaînes.

Les  collections policières territorialisées de France 3 sont un succès d’audience auprès d’un public âgé. Mais la  chaîne reste cantonnée dans ce genre et cette tranche d’âge. France 2 a incontestablement innové avec succès avec la série « 10% ». Mais ce type d’innovation devrait être sa marque de fabrique. De même, les chaînes publiques devraient mettre en place un processus de décision qui permette au producteur d’une série à succès de livrer jusqu’à 10 épisodes de 52 minutes par an. Comme le fait Canal + avec «  Le bureau des légendes ». Ce qui augmenterait fortement l’attractivité de celles-ci sur le marché international et, indirectement, les moyens de France télévisions.

Le plus grand défi est celui du numérique

Le service public doit évidemment viser â faire accéder le public à la connaissance et à la culture. La fiction et les documentaires peuvent y contribuer. Mais des magazines de science, d’histoire, de musique, de théâtre ou de cinéma aussi. Néanmoins il  faut imaginer des formats originaux et leur donner les moyens de leurs ambitions.

Bien entendu, l’Etat s’est montré pitoyable en exigeant, pour quelques 20 millions € d’économie,  la suppression de la chaîne pour enfant et de la chaîne de l’outre-mer. France télévisions,  en faisant de France 4 un des outils dans la lutte anti COVID l’a sauvé et a sauvé la face de l’Etat. Cette chaîne va pouvoir offrir à chaque tranche d’âge d’enfants des programmes qui soient à la fois distrayants et éducatifs. Quant à France Ô,  elle est tout aussi indispensable pour couvrir la vie et l’actualité de nos territoires d’outre-mer. A la fois pour ceux qui y résident et pour ceux qui en sont issus et vivent dans l’hexagone.

Mais le plus grand défi que France télévisions a à relever est celui du numérique. Les jeunes ne regardent plus l’écran de télévision. Et, à mesure qu’ils vieilliront, ils maintiendront cette habitude. Or, sur leur récepteur mobile, ils regardent ou écoutent les services qu’ils veulent,  où ils veulent, quand ils veulent. Progressivement ce mode de consommation va devenir celui d’un pourcentage de plus en plus important de la population.

Proposer sur internet l’ensemble des épisodes d’une série, dès le début de sa diffusion à la télévision

Tous les programmes de France télévisions devraient répondre à cette demande. Ce qui est loin  être le cas. France télévisions est d’ailleurs très en retard par rapport å  Arte et, évidemment,  aux plates-formes de S-Vod. Le minimum est de proposer sur internet l’ensemble des épisodes d’une série, dés le début de sa diffusion à la télévision. Certes, cela va diminuer l’audience et la recette publicitaire de la chaîne, mais augmenter celle de l’internet. Or, sur internet, la publicité présente, dès maintenant, l’avantage de pouvoir être ciblée. Donc tarifée plus cher.  Enfin la durée du replay doit être aussi longue que possible. De ce point, de vue le cinéma ne peut espérer conserver la télėvision parmi ses principales sources de financement sans lui accorder cette possibilité. 

Sur internet, France télėvisions a déjà innové dans le bon sens en créant Okoo pour les 3-12 ans, la plate-forme éducative Lumni, les tutoriels La Maison des maternelle ou Allo docteurs. Elle va probablement poursuivre dans ce sens. Il lui reste à investir massivement les rėseaux sociaux qui sont un outil de communication de plus en plus incontournable de notre époque.