Archive d’étiquettes pour : Eric Toledano

Avec « Une année difficile », Tolédano-Nakache, le duo gagnant du cinéma Français est de retour alors que vont s’ouvrir les vacances scolaires. Il s’agit à nouveau d’une satire sociale traitée avec humour. C’est leur 7ème film, le premier, « Je préfère qu’on reste amis » étant sorti le 23 février 2005.

Éric Toledano https://fr.wikipedia.org/wiki/Éric_Toledano et

Olivier Nakache https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-du-duo-toledano-nakache/ sont les champions Français du box-office.

Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.

Le film est produit par ADNP -Quad (Christophe Duval ) et Ten Cinéma (Éric Toledano et Olivier Nakache). Son budget prévisionnel est de 15,2 millions €. C’est le 10ème budget des films de fiction Français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/editorial/plus-de-films-avec-moins-de-moyens/

Pour la préparation, 53 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs est de 300 000 €, dont 120 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 180 000 € de salaire de technicien. C’est plus du double de la rémunération moyenne des réalisateurs des films Français sortis cette année. Ils ont écrit le scénario pour 301 000 €. C’est 50% de plus que la moyenne des budgets des scénarios de ces films. Les rôles principaux ont reçu 477 000 € ce qui est nettement plus que le double de ce que les rôles principaux ont reçu en moyenne pour ces films.

Gaumont et TF1 Film Productions sont coproducteurs. 5 soficas, dont 4 garanties y ont investi. Le région Ile de France lui a fourni une aide remboursable. Canal+, Ciné + et TF1 (2 passages) l’ont préacheté. Gaumont a les mandats de distribution salle, vidéo, vod sans minimum garanti.

Le duo Toledano-Nakache est habitué aux succès auprès du public comme le prouve le box-office de tous ses films.

 

Leur précédent film, « Hors normes », sorti le 23 octobre 2019, avait un budget de 13 millions €. Il avait les mêmes producteurs et le même distributeur.

Pour la préparation, 45 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs était de 310 000 €, dont 120 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 190 000 € de salaire de technicien. Ils avaient écrit le scénario pour 305 000 €.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

DE GRANDS TALENTS DU CINEMA FRANÇAIS S’ÉPANOUISSENT DANS UNE SÉRIE

Le succès de « En thérapie » illustre la profonde évolution du cinéma français ces dernières années. Une évolution très significative. https://fr.wikipedia.org/wiki/En_thérapie

La série est un succès parce qu’elle a eu une audience record sur Arte. TV, qui propose, avant même la chaîne, l’ensemble des épisodes sur internet. Internet est donc devenu un mode de diffusion très puissant de la télévision. Et en plus, sur la chaîne diffusée par les modes de diffusion traditionnelles,  les premiers épisodes ont eu eux aussi une audience record de près de 2,1 millions de spectateurs. C’est aussi, comme chacun peut le constater, un succès critique puisque la presse est quasi-unanime à lui tresser des couronnes.

Premier fait significatif,  c’est d’abord que deux des plus grands réalisateurs du cinéma français, Olivier Nakache et Eric Toledano, dont le duo enchaîne succès commerciaux après succès, mais sont également représentatifs d’un cinéma de qualité, en sont les auteurs. Certes, il s’agit de l’adaptation d’une série à succès israélienne, « Betipul », dont, comme pour beaucoup de séries israéliennes, le format a déjà été adapté, aux Etats-Unis, sous le titre « In treatment » et en Italie.  Mais les deux « showrunners » français l’ont très profondément adaptée. Au point que c’est véritablement une oeuvre originale à part entière, sur laquelle apparait clairement leur patte.

Autre fait significatif, la couverture média de cette série est équivalente à celle des « blockbusters » de ce duo. Pour des auteurs du cinéma, la série est donc désormais un art majeur, au même titre que le film de cinéma. Et, pour certains, il l’est peut-être encore plus, parce qu’il leur permet de créer un univers et de multiples personnages. En y travaillant, comme un compositeur qui serait aussi chef d’orchestre, avec plusieurs auteurs,  et plusieurs réalisateurs.

Le duo avais pris l’habitude de réaliser un film tous les deux ans. Or, rien que la réalisation des 35 épisodes de 26 minutes de la série ont représenté 70 jours de tournage, soit deux fois que pour un long métrage. Cela veut-il dire que cette série va prendre la place d’un film que le duo aurait pu réaliser pour le cinéma ? Il semble que oui. Pour Olivier Nakache et Eric Tolédano, mais aussi le cinéma français, c’est une aubaine, car leur film aura ainsi évité l‘incroyable embouteillage des sorties de 2021, quand les salles vont ré-ouvrir. Mais il semble qu’ils travaillent déjà à la suite, alors que toutes les salles de cinéma seront sans doute ré-ouvertes.

Le budget des 35 épisodes de 26 minutes est d’environ 8 millions €, soit celui de deux films français à budget moyen. C’est aussi 80% du budget horaire moyen d’une série française de prime-time.

Autre fait significatif, le film est produit par Les Films du Poisson, qui, depuis sa création en 1997, est synonyme de cinéma d’auteur. Il en a produit beaucoup et certains ont été couronnés par de nombreux prix, dont des Césars, une Caméra d’or , un prix Jean Vigo et même un Oscar. Elle a aussi produit une fiction et quelques documentaires pour la télévision. Cette société a été créée par deux femmes, Laetitia Gonzales et Yann Fogiel. Cette dernière est née en Israël, ce qui  explique que plusieurs des œuvres à succès de la société soient inspirées par Israël, notamment son documentaire, « The Gatekeepers » sur le Shin Beth, lauréat de l’Oscar.  Et, « En Thérapie » aussi.

Ces faits sont également significatifs parce qu’ils illustrent que, désormais, de nombreux producteurs et de nombreux talents du cinéma se tournent aussi vers les séries.  Enfin,  les performances de plusieurs des comédiens de « En thérapie » son telles, que, même pour ceux qui étaient déjà connus,  en quelques jours ils sont propulsés au rang de star, comme le serait l’interprète d’un  succès du box-office.

SERGE SIRITZKY