Archive d’étiquettes pour : Anatomie d’une chute

Le CNC et Unifrance ont présenté les chiffres consolidés des ventes et entrées des films français sortis à l’étranger en 2023. Les résultats sont globalement positifs. Plusieurs constats se dégagent.

  • La fréquentation des films français à l’international progresse proportionnellement davantage que celle du marché global par rapport à l’année précédente (+36,2 % contre +22,1 %).
  • Les plateformes ont modifié les modes de consommation et, donc, la diffusion des films. Il y a des millions de spectateurs qui, il y a cinq ou dix ans, auraient été comptabilisés du côté de la salle et pas des plateformes.
  • Les entrées moyennes par film augmentent et l’écart entre gros et moyens succès s’intensifie. Les 10 plus gros succès concentrent à eux seuls la moitié des tickets vendus par le cinéma hexagonal en salle en 2023.
  • Quatrième constat : l’offre de films français en exploitation sur grand écran à l’international n’a jamais été aussi riche ; elle est principalement portée par les productions en langue française et fait la part belle à l’animation. En 2023, sont recensés 1 269 films, dont 287 inédits, et 3 211 nouvelles sorties. Des records historiques !
  • Les spectateurs de films français se concentrent toujours plus en Europe et toujours moins sur les autres continents. : 77,5 % des billets vendus par les productions hexagonales le sont en Europe.  Un passionné d’œuvres tricolores sur trois vit en Europe de l’Est : une première !
  • L’année 2023 signe un retour à la normale pour les 10 festivals internationaux étudiés dans ce bilan et la France peut s’enorgueillir de résultats de haute volée. Il est indéniable que 2023 est une grande année pour la France. Un film français a décroché la Palme d’or à Cannes avec Anatomie d’une chutede Justine Triet,  Le film Sur l’Adamant de Nicolas Philibert, sacré Ours d’or à la Berlinale, vient confirmer que les documentaires ont toute leur place dans les festivals, sans oublier le beau parcours du film Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania, Œil d’or à Cannes.

La 49 ème cérémonie des César a été pour la première fois depuis sa création à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’elle. Elle a  été l’illustration de ce que  le cinéma n’est pas seulement l’un de nos principaux loisirs mais aussi un art qui reflète nos sociétés et marque notre époque.

Certes il y a encore eu quelques tunnels au cours desquels, emportés par leur bonheur, les récipiendaires ont trop longuement remercié tous ceux qui avaient compté dans leur vie. La musique l’arrivait finalement à leur faire prendre conscience qu’ils avaient dépassé la limite. Mais la plupart des lauréats avaient préparé par écrit leur intervention et exprimé la conception de leur métier et la signification de l’oeuvre couronnée. Les interventions de la présidente comme des présentateurs mêlaient pertinence et humour. Et ils avaient tous fait l’effort de les apprendre par cœur ce qui n’était le cas d’aucun des récipiendaires. Gageons que l’année prochaine, ils sauront faire cet effort, car le cinéma fait partie du monde du spectacle.

Certaines des intervention, comme celle bouleversant de Judith Godrèche, soulignaient quel point cet art est  au coeur des grands enjeux de notre époque. Il y a eu quelques interventions en faveur de Gaza mais pas la moindre pour dénoncer le pogrom du 7 octobre. Les films nominés, et tout particulièrement pour le César du meilleur film, nous ont rappelé à quel point, en 2023, le niveau de notre cinéma était très élevé et explique ses très bons résultats au niveau du public. https://siritz.com/editorial/les-raisons-detre-optimiste-de-la-fnef/ Et, le fait que toutes les œuvres retenues pour le César suprême soient réalisées par des femmes marque un tournant dans l’histoire de notre cinéma mais aussi de la société française.

La profession vient de faire un triomphe à « Anatomie d’une chute ». On ne comprend d’ailleurs pas comment ce film qui avait triomphé à Cannes et se trouve bien placé pour emporter des Oscars face aux films américains, n’a pas été sélectionné pour représenter la France dans la catégorie des meilleurs films étrangers. Les deux César d’honneur sont évidemment justifiés. Les talents  d’Agnes Jaoui sont multiples et sa présentation par Djamel Debbouze était à la fois émouvante et pleine d’humour.

Il était également émouvant d’entendre Christopher Nolan, l’un des plus grands réalisateurs vivants, expliquer que c’est la France qui l’a fait découvrir aux studios américains. En revanche l’attribution du César du film étranger à un film québécois plutôt qu’à « Oppenheimer » est un véritable coup de théâtre. Car le film de Nolan donne tout son sens à des récompenses comme les César, les Golden Globes ou les Oscar. En effet,  alors que, comme dans les années 30, nos démocraties et notre État de droit sont menacés, alors que le Tsunami de la guerre et de ses abominations se répand dans le monde, le chef d’oeuvre de Nolan n’est pas seulement passionnant de bout en bout. Il nous rappelle que, de fil en aiguille, cette situation peut nous conduire vers le gouffre. Ce choix est un peu comme si, en 1938 on avait primé « Drôle de drame », qui est un excellent film,  plutôt que « La grande illusion » que Goebbels traitait d’  » ennemi cinématographique n°1″. Pour un sujet aussi sérieux préfère-t-on regarder à côté ?

Le distributeur Jean Labadie (Le Pacte) n’a pas hésité à choisir le 23 août, une période réputée creuse pour la fréquentation des films Français pour sortir « Anatomie d’une chute », la Palme d’or du Festival de Cannes, réalisé par Justine Triet. C’est un pari jugé audacieux par ses confrères puisqu’il est le seul film français à avoir choisi cette date. Il n’a pas eu tort puisque le film a rassemblé 260 000 entrées spectateurs dans 670 salles pour son premier week-end. Il est donc parti pour largement plus du million d’entrées, ce qui est très confortable pour un film pour lequel le distributeur n’a donné que 300 000 € de minimum garanti.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

A 45 ans c’est le 4ème film que Justine Triet a réalisé. Dès sa première diffusion il avait été considéré comme l’un des grands favoris du Festival. https://fr.wikipedia.org/wiki/Justine_Triet 

Il est produit par Les Films de Pierre (Marie-Ange Luciani) et Les Films Pélléas (Philippe Martin et David Thion) pour un budget prévisionnel de 6,2 millions € .https://fr.wikipedia.org/wiki/Anatomie_d%27une_chute . C’est  un quart de plus que le budget moyen des films Français de fiction sortis depuis le début de l’année jusqu’au 19 juillet.  https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/

Pour la préparation, 45 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 25% de plus que la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. Elle a écrit le scénario avec Arthur Harari et ils se sont partagés 147 000 €. C’est deux tiers du budget moyen des scénarios de ces films. https://siritz.com/financine/la-part-du-scenario-dans-le-budget-augmente/ Les rôles principaux ont reçu 253 000 €. C’est 22% de plus que ce qu’ils ont reçu en moyenne pour ces films. https://siritz.com/financine/comediens-boom-des-remunerations-au-top/Il est probable que la réalisatrice et le co-scénariste recevront des rémunérations complémentaires substantielles proportionnelles aux résultat du film.

Ce dernier a bénéficié de 500 000 € d’avance sur recette du CNC. France 2 est coproducteur et 6 soficas y ont investi. Les régions Rhône-Alpes et Aquitaine ont apporté leur soutien ainsi que la Charente-Maritime. Canal+, Ciné+ et France 2 ont effectué un pré-achat. Le Pacte a donné un minimum garanti pour la distribution en France et MK2 international pour la distribution à l’étranger.

Le premier film réalisé par Justine Tiriet était « La bataille de Solférino », sorti en salle le 18 septembre 2013. Il était produit par Ecce films pour une budget prévisionnel de 842 000 €. Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice  était de 31 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 21 000 € de salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario pour 10 000 €. Le film avait bénéficié de 500 000 € d’avance sur recettes. Distribué par Shellac il avait rassemblé 37 000 spectateurs.

Son second film était « Victoria », sorti le 14 septembre 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Victoria_(film,_2016) Il était encore produit par Ecce films pour un budget prévisionnel de 4 millions €. Le film avait bénéficié de 550 000 € d’avance sur recettes.

Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 144 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario pour 135 000 €. Distribué par Le Pacte le film avait rassemblé 657 000 spectateurs.

675 000 spectateurs pour son précédent film

Le troisième film de Justine Triet état « Sybil », sorti le 24 mai 2019 était produit par Les Films Péléas, pour un budget prévisionnel de 6,2 millions €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-la-realisatrice-justine-triet-realisatrice/ Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 94 000 €, dont 45 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 49 000 € de salaire de technicien.

Elle avait écrit le scénario avec Arthur Harari et ils s’étaient partagés 166 000 €. Distribué par le Pacte le film avait rassemblé 310 000 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

POUR LA RÉALISATION DE « ANATOMIE D’UNE CHUTE »

Ce film, qui lui a valu la Palme d’or du Festival de Cannes, est le 4ème qu’elle a réalisé. Dès sa première diffusion il avait été considéré comme l’un des grands favoris. https://fr.wikipedia.org/wiki/Justine_Triet 

Il sortira en salle le 23 août.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Les Films de Pierre (Marie-Ange Luciani) et Les Films Pélléas (Philippe Martin et David Thion) pour un budget prévisionnel de 6,2 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anatomie_d%27une_chute

C’est 20% de plus que le budget médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/

Pour la préparation, 45 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 25% de plus que la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. Elle a écrit le scénario avec Arthur Harari et ils se sont partagés 147 000 €. C’est deux tiers du budget moyen des scénarios de ces films. Les rôles principaux ont reçu 253 000 €. C’est 10% de plus que ce qu’ils ont reçu pour ces films.

Le film a bénéficié de 500 000 € d’avance sur recette du CNC. France 2 est coproducteur et 6 soficas y ont investi. Les régions Rhône-Alpes et Aquitaine ont apporté leur soutien ainsi que la Charente-Maritime.

Canal+, Ciné+ et France 2 ont effectué un pré-achat. Le Pacte a donné un minimum garanti pour la distribution en France et MK2 international pour la distribution à l’étranger.

Le premier film réalisé par Justine Tiriet était « La bataille de Solférino », sorti en salle le 18 septembre 2013. Il était produit par Ecce films pour une budget prévisionnel de 842 000 €. Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice  était de 31 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 21 000 € de salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario pour 10 000 €. Le film avait bénéficié de 500 000 € d’avance sur recettes. Distribué par Shellac il avait rassemblé 37 000 spectateurs.

Son second film était « Victoria », sorti le 14 septembre 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Victoria_(film,_2016) Il était encore produit par Ecce films pour un budget prévisionnel de 4 millions €. Le film avait bénéficié de 550 000 € d’avance sur recettes.

675 000 spectateurs

Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 144 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario pour 135 000 €. Distribué par Le Pacte le film avait rassemblé 657 000 spectateurs.

Le troisième film de Justine Triet état « Sybil », sorti le 24 mai 2019 par Les Films Péléas, pour un budget prévisionnel de 6,2 millions €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-la-realisatrice-justine-triet-realisatrice/ Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 94 000 €, dont 45 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 49 000 € de salaire de technicien.

Elle avait écrit le scénario avec Arthur Harari et ils s’étaient partagés 166 000 €. Distribué par le Pacte le film avait rassemblé 310 000 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.