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Baromètre

En 2019 les recettes salles de 71% des films français sortis n’ont pas couvert l’investissement du distributeur

Ce  chiffre est encore de 57% si l’on prend en compte le soutien  automatique et sélectif  à la distribution

Certes, pour 48 % des films, le distributeur a un  mandat de distribution sur un ou plusieurs autres médias pour amortir son investissement. Mais ces mandats ne peuvent avoir une valeur significative, et encore,  que si le film est un succès en salle, ce qui ne change donc que marginalement les données de ce baromètre. 

Ce baromètre est établi à partir de données fournies par le site https://cinefinances.info/ . C’est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Ce baromètre confirme que la distribution est le secteur le plus fragile de notre industrie cinématographique

Comme on le voit, sans le soutien  du CNC, il n’y a pas un seul mois où les recettes en salle d’une majorité de films  français couvrent les frais du distributeur. Et, en mars et juillet, sans le soutien du CNC, respectivement 82% et 84% des films sont déficitaires. En revanche, avec le soutien automatique et sélectif, en avril 40% des films sortis sont bénéficiaires et en novembre 47%. C’est pourquoi, compte tenu de ces résultats spectaculaires, c’est le nombre de films qui ne couvrent pas l’investissement du distributeur qui a été pris en compte plutôt que celui des films qui le couvrent. 

Ces résultats montrent le poids du soutien, surtout  dans les films à budget réduit et à investissement réduit du distributeur, pour lesquels ce dernier peut atteindre  l’équilibre avec peu d’entrées.

Rappelons que le poids du soutien du CNC est principalement celui du soutien automatique  (le soutien sélectif  est très rare) pour les films qui font peu d’entrées.  Ainsi, en janvier, la moitié des films réalisent moins de 50 000 entrées et leur soutien automatique est de 50% des recettes salles du distributeur. 

Mais il ne faut pas l’analyser comme une subvention de l’Etat puisqu’il est financé, non par le contribuable, mais  par un prélèvement de 10,7% sur la recette salle et de 5,5% sur la recette des chaînes de télévision. Il n’est reversé aux entreprises que sous condition d’investissement. C’est donc une épargne forcée. C’est aussi un droit de douane car il ne bénéficie pas aux entreprises ou productions étrangères. 

Bien entendu, en plus de son investissement sur chaque film, le distributeur doit couvrir le coût de sa structure. 

Mais ce baromètre ne fournit qu’une vision de l’économie de la distribution. Siritz.com va publier, d’autres baromètres qui analyseront les sortis de films français de d’autres points de vue. Les résultats seront tout aussi spectaculaires et parlants.

Notamment ils répondront à la question : si la majorité des films français ne sont pas rentables pour leur distributeur comment se fait-il qu’il y ait 120 distributeurs établis et que de grands groupes qui ont des activités rentables par ailleurs ont également une activité de distribution ?

https://cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

* Méthodologie de calcul des baromètres

Les baromètres sont établis à partir de calculs film par film. La marge brute (est-ce que le distributeur a couvert son investissement ?) est la différence entre le chiffre d’affaires salle du distributeur et son investissement (frais d’édition et, dans la plupart des cas, minimum garanti).

Le chiffre d’affaires est établi à partir du nombre d’entrées  du film à la fin de sa carrière en salle multiplié par la recette moyenne du distributeur par entrée. Cette dernière est   établie chaque année par le CNC qui calcule le prix moyen de la place de cinéma et la part moyenne du distributeur sur ce prix de place. 

Le soutien automatique généré par un  film est lié au chiffre d’affaires en salle de celui-ci et le soutien sélectif est publié par le CNC. Le soutien sélectif aux entreprise de distribution n’est pas pris en compte car il vise à couvrir une partie des frais des structures des distributeurs qui ont un plan de sortie d’au moins 3 films dans l’année.

Le minimum garanti est fourni par Cinéfinances.info dont les informations sur chaque film proviennent des contrats qui sont déposés au registre public du CNC.

Les frais d’édition (frais techniques, frais de promotion et de publicité) sont des évaluations de Siritz.  Pour chaque film cette évaluation s’appuie  sur l’étude annuelle du CNC sur les coûts de distribution des films français, qui prend en compte plusieurs critères. A partir de cette étude Siritz a établi un algorithme qui prend en compte plusieurs critères (ampleur de la sortie, budget du film, genre du film, profil du distributeur). 

Les résultats de celui-ci ont été comparés aux contrats de distribution fournis par Cinéfinances.info qui indiquent les médias pour lesquels le distributeur a un mandat, les taux des  commissions de distribution, le minimum garanti et le plafond des frais d’édition au-delà desquels le distributeur doit demander l’autorisation du producteur. Souvent, le contrat fixe aussi un plancher de frais d’édition. Sauf quelques rares exceptions l’algorithme  donnent des chiffres conformes au contrat.

Par ailleurs, en 2019, Cinéfinances.info a interrogé des producteurs sur le montant des frais d’éditions transmis par le distributeur. En général, les plafonds et les planchers sont respectés. Et les évaluations se sont révélées exactes avec une faible marge d’erreur.

Enfin, sur un baromètre qui porte sur 15 à 20 films par mois, les marges d’erreur dans un sens ou dans l’autre se compensent en grande  partie.

En revanche Sirit.com ne peut évaluer les marges arrière dont pourraient bénéficier certains distributeurs et qu’ils ne transmettraient pas au producteur.

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