Cinéma : un budget élevé ne garantit pas des entrées élevées
C’est ce que montre la comparaison des résultats de janvier 2020 avec janvier 2019
Ainsi, les entrées cumulées des 29 films français sortis en janvier 2019 étaient de 11 930 000 entrées alors que celle des 25 films sortis en janvier 2020 était de 3 564 00 entrées. Soit 3,35 plus d’entrées pour les films sortis en 2019 que pour ceux sortis en 2020.
Or le budget cumulé des films français sortis en janvier 2019 était de 97,8 millions € alors que celui des films français sortis en janvier 2020 était de 102,2 millions €.
Certes, en janvier 2019 sont sortis 4 films français de plus. Mais le budget moyen est passé de 3,37 millions € à 4,258 millions €, soit une augmentation de 26%.
Ce baromètre est établi à partir des évaluations du site www.Cinefinances.info qui est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Méthodologie de calcul des baromètres
Les baromètres sont établis à partir de calculs film par film. La marge brute (est-ce que le distributeur a couvert son investissement ?) est la différence entre le chiffre d’affaires salle du distributeur et son investissement (frais d’édition et, éventuellement, minimum garanti).
Le chiffre d’affaires est établi à partir du nombre d’entrées du film à la fin de la carrière en salle multiplié par la recette moyenne du distributeur par entrée. Cette dernière est établie chaque année par le CNC qui calcule le prix moyen de la place de cinéma et la part moyenne du distributeur sur ce prix de place.
Le soutien automatique généré par un film est lié au chiffre d’affaires salle de celui-ci et le soutien sélectif est publié par le CNC. Le soutien sélectif aux entreprise de distribution n’est pas pris en compte car il vise à couvrir une partie des frais des structures dse distributeurs qui ont un plan de sortie d’au moins 3 films dans l’année.
Le minimum garanti est fourni par Cinéfinances.info dont les informations sur chaque film proviennent des contrats qui sont déposés au registre public du CNC mais aussi par d’autres sources directes.
Les frais d’édition (frais techniques, frais de promotion et de publicité) sont des évaluations de Siritz. Pour chaque film cette évaluation s’appuie sur l’étude annuelle du CNC sur les coûts de distribution des films français, qui prend en compte plusieurs critères.
A partir de cette étude Siritz a établi un algorithme qui prend en compte plusieurs critères (ampleur de la sortie, budget du film, genre du film, profil du distributeur . Celui-ci est comparé aux contrats de distribution fournis par Cinéfinances.info qui indiquent les médias pour lesquels le distributeur a un mandat, les taux des commissions de distribution, le minimum garanti et le plafond des frais d’édition au-delà desquels le distributeur doit demander l’autorisation du producteur. Souvent, le contrat fixe aussi un plancher de frais d’édition. Sauf quelques rares exceptions l’algorithme donne des chiffres conformes au contrat.
Par ailleurs, en 2019 Cinéfinances.info a interrogé des producteurs sur le montant des frais d’éditions transmis par le distributeur. En général les plafonds et les planchers sont respectés. Et les évaluations se sont révélées exactes avec une faible marge d’erreur.
Enfin, sur un baromètre qui porte sur 15 à 20 films par mois, les marges d’erreur se compensent en partie..
En revanche Siritz ne peut évaluer les marges arrière dont pourraient bénéficier certains distributeurs.
30 Mars 2020