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L'édito de Serge
Serge Siritzki

LE MOTEUR DE L’INDUSTRIE DU CINÉMA

Par Serge Siritzky

Il est est évident que les très mauvais résultats de la fréquentation cinématographique tiennent en grande partie aux changements structurels des comportements dans notre société du fait de sa numérisation https://siritz.com/editorial/les-films-qui-valent-le-deplacement/
Mais ces changements structurels ne conduisent pas inévitablement â une baisse de la fréquentation. Ainsi, dans l’industrie de la musique, la percée de Spotify et de son concurrent français Deezer n’a pas empêché le boom mondial des concerts. Aux États-Unis leurs prix d’entrée atteignent même parfois des prix astronomiques. Malgré l’i-phone et, peut-être même â cause de l’i-phone, jamais le besoin d’assister à un spectacle collectivement n’a été aussi fort. On le vit également dans le sport. Car  le spectacle dans un salle comme dans un stade procure une expérience émotionnelle unique par rapport à l’offre illimitée de distractions que l’on regarde seul sur son i-phone ou son téléviseur.
La cause principale de la baisse de la fréquentation est donc à rechercher dans l’inadéquation de l’offre. Celle-ci s’explique sans doute par la rapidité de la modification des attentes du public à la suite de la crise du Covid et du confinement. N’oublions pas que le cinéma a connu de nombreuses  crises. Ainsi, lors de l’introduction du parlant, une partie de l’industrie cherchait à rester au muet et  alors que l’autre ne voyait le salut que dans des opérettes à l’image du « chanteur de Jazz ».
En fait la  baisse de la fréquentation concerne essentiellement les salles et les distributeurs. Car, depuis la crise du Covid, la taille du secteur audiovisuel, dont le cinéma n’est qu’une composante, à explosé. De nombreux producteurs de cinéma sont parmi les principaux producteurs de séries. Et les emplois dans la production ont également explosé. Les plateformes, mais aussi You tube, ont considérablement élargi l’industrie par rapport aux chaînes de télévision linéaire.
Certes, il y actuellement un tassement, car les plateformes ont ralenti leurs commandes de séries. Mais les arbres ne montent jamais au ciel.
Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que, à la différence de la production pour le petit écran, la production cinématographique est une industrie à risque, fondée sur l’innovation : quand les producteurs et les distributeurs ont vu juste, les profits sont considérables, couvrant largement leurs pertes. Ce principe est le moteur de l’économie du cinéma.
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