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L'édito de Serge
Serge Siritzki

LE CINÉMA VA REPRENDRE LE DESSUS SUR LES PLATES-FORMES

Par Serge Siritzky

IL Y AURA PROBABLEMENT DE LA RESTRUCTURATION DANS L’AIR

Il y a encore quelques mois les plates-formes semblaient pouvoir réduire le cinéma -c’est à dire un film fait pour la salle et vu dans une salle- à une industrie marginale du point de vue de son chiffre d’affaires comme de son impact sur la société.

C’était d’autant plus prévisible que chacun des grands studios américains avait décidé de lancer sa propre plate-forme et de lui réserver l’exclusivité de ses films, à l’exception d’une fenêtre aussi courte que possible pour les salles de cinéma.

Aujourd’hui, il semble probable que, même avec l’ouverture à la publicité, qu’il n’y a pas la place pour plus de deux plates-formes rentables, sans doute Netflix et Disney. D’autant plus que celles d’Amazon et d’Apple ne visent pas la rentabilité mais sont des outils de promotion pour les deux géants du numérique.

A tel point que les dirigeants des studios se rendent compte que les blockbusters peuvent leur procurer des bénéfices incomparables et ne contribuent en rien à la pénétration de leur plate-forme. Il y a probablement de la restructuration dans l’air.

Quant aux plates-formes d’Amazon et d’Apple ce sont incontestablement des opérations de dumping, puisqu’il s’agit de ventes à perte. https://alain.le-diberder.com/la-nouvelle-economie-de-la-svod/ Il n’est pas impossible que les studios engagent en commun des actions auprès des instances chargées de contrôler la concurrence pour concurrence déloyale par vente à perte. Si elles obtenaient gain de cause cela pourrait augmenter le nombre de vraies plates-formes susceptibles de survivre.

Certes, la vague de froid historique aux États-Unis, l’explosion de la Covid en Chine et la fermeture du marché Russe aux films américains ont affecté les recettes mondiales d’Avatar 2. Mais, aujourd’hui,  les dirigeants de tous les studios ont toutes les raisons d’estimer que le film de cinéma reste leur produit locomotive.

En France, évidemment, la question ne se pose pas puisque, politiquement, le cinéma reste une activité prioritaire. 2022 a prouvé notre capacité à produire de nombreux films d’auteur et de films d’action de très grande qualité. Mais, pour que, compte tenu de cette priorité, nos films retrouvent leur 50% de part de marché des années 80, notre cinéma doit retrouver sa capacité à produire des comédies populaires qui drainent les foules.  https://siritz.com/editorial/le-cinema-est-loin-davoir-dit-son-dernier-mot/

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