FRÉQUENTATION ENCOURAGEANTE POUR LE CINÉMA
Par Serge Siritzky
MAIS TRÈS INSUFFISANTE POUR LES DISTRIBUTEURS
La semaine d’ouverture des salles de cinéma a rassuré toute la profession. FilmSource, l’analyse hebdomadaire destinée aux abonnés de Comscore, a ainsi souligné que, sans le lancement ni la continuation de blockbusters américains, la fréquentation a été presqu’au niveau de la fréquentation médiane des années précédentes à cette date.
Il est vrai qu’il y avait presque partout en France un véritable temps de cinéma. Mais ces résultats ont confirmé que la longue fermeture des salles n’avait pas fait perdre aux français le chemin du grand écran.
513 000 entrées
Ainsi, « Adieu les cons » a redémarré avec 513 000 entrées pour dépasser 1,2 million d’entrées cumulées et ADN a dépassé 114 000 entrées, cumulant 176 000 entrées. Les jeunes sont venus voir « Demon slayer », la manga distribuée par CGR qui a dépassé les 350 000 entrées et « Tom et Jerry », distribué par Warner qui a atteint les 250 000 entrées. Les démarrages de plusieurs films français ont été très satisfaisants puisque « Envole-toi » a atteint les 160 000 entrées et « Mandibules » les 130 000 entrées.
160 000 entrées
Mais la semaine suivante a été marquée par un temps estival qui réduisait fortement toute envie de s’enfermer au cinéma alors que les terrasses des cafés et restaurants étaient si accueillantes. Et l’absence de la séance de 22 heures renforçait cette tendance.
130 000 entrées
Un seul nouveau film, l’Oscarisé « The father », distribué par Studio Canal et UGC a atteint 150 000 entrées. Aucune autre nouveauté n’a approché les 100 000 entrées et les continuations ont chuté de plus de moitié.
Le début de la 3ème semaine est marqué par une nouvelle chute, sans doute parce que la priorité des français reste de profiter du très beau temps après des mois de confinement. En outre, alors que les continuations continuent de chuter fortement, aucun des nouveaux films ne tire son épingle du jeu.
Globalement la fréquentation est donc ce qu’elle devrait être en l’absence de films américains qui, en moyenne, représentent 55% des entrées.
Mais, pour les distributeurs c’est une autre histoire, car, avec de telles chutes, peu de films vont permettre d’amortir le minimum garanti et les frais d’édition. D’autant plus que, compte tenu du nombre exceptionnel de films qui doivent sortir chaque semaine, seuls ceux qui démarrent très forts ont des chances de rester à l’affiche.