Cinescoop

LES CREUSOIS, UN PUBLIC CINÉPHILE

CINÉ DES VILLES, CINÉ DES CHAMPS A EU UN GROS SUCCÈS

Pour sa 12ème édition, du 7 au 30 octobre, le Festival « Ciné des villes, Ciné des Champs », créé par Annie Miller et qui a lieu à Bourganeuf, au fin fonds de la Creuse, a démontré la résilience du cinéma en France. Bourganeuf est une petite ville médiévale de 2 700 habitants et la Creuse est un département de 120 000 habitants. Or la salle de cinéma municipal, de 200 places, le Claude Miller, installée dans un petit château médiéval, était pleine, ce qui est rare de nos jours.

Une programmation remarquable

Il faut dire que la programmation était remarquable. Le premier film était un premier film d’Emmanuelle Nicot, « Dalva », distribué par Diaphana, qui vient de remporter le prix de la critique internationale au Festival de Cannes : une adolescente, placée en foyer quand son père est arrêté pour inceste, tente de se reconstruire grâce à ses nouvelles amies et à un éducateur. C’est d’autant plus difficile qu’elle ne fait pas la différence entre aimer son père et faire l’amour avec lui. C’est le premier rôle de Zelda Samson dont l’interprétation est exceptionnelle et à qui ont peut garantir une brillante carrière.

Un autre film de Diaphana était présenté une avant-première, « Le parfum vert », réalisé par Nicolas Pariser (le réalisateur de « Alice et le maire ») et produit par Emmanuel Agneray (Bizibi). Il est interprété par Vincent Lacoste et Sandrine Kimberlain C’est une comédie d’espionnage, avec une chasse aux sorcières à travers l’Europe. Le film, qui se situe entre « L’homme qui en savait trop » et les films de Lubitch, a eu énormément de succès auprès du public. Vincent Parizer a expliqué comment il avait tourné ce film, souvent spectaculaire, dans un budget moyen.

Un film Turc exceptionnel

Un film turc de Erwin Alper,  « Burning days », distribué par Memento Films, a particulièrement impressionné le public. C’est un remarquable suspense de 2 heures : un jeune procureur est nommé dans une petite ville reculée de Turquie. Il se heurte aux manipulations et intimidations des notables locaux. Progressivement il se rend compte que sa vie en est menacée.

Une production hors norme

« Mauvaise herbe » est un très intéressant film de Luc Béraud : une jeune adolescente d’aujourd’hui étouffe entre une famille insupportable et d’autres jeunes trop différents d’elle. Son goût pour la poésie va la tirer d’affaire.

Ce qui est remarquable c’est que ce film, produit par le réalisateur, n’a été tourné qu’avec des bénévoles, soit de la Creuse (dont le personnage principal), soit de la profession du cinéma. Or, le public ne s’est rendu compte que quand Luc Béraud a raconté le tournage, qu’ il a été tourné en trois semaines avec un  i-phone pro. Mais, pour l’instant, sans doute du fait de ce tournage hors du commun, l’oeuvre ne peut avoir l’agrément et, donc, ne pouvant bénéficier du compte de soutien, aucun distributeur ne peut prendre le risque de le sortir.

« Alma viva » est un film portugais qui a été réalisé par Christèle Alves Meira. Il a été écrit dans l’atelier d’écriture Claude Miller de la Creuse : une enfant franco-portugaise en vacances dans un petit village portugais observe les adultes et leurs terribles superstitions à l’occasion de la mort de son étrange grand-mère.

« Pile-poli » est un court-métrage français qui a obtenu le César il y a deux ans. Il est réalisé par Laurianne Escaffre et Yonnick Muller. Dans cette comédie très bien enlevée une apprentie esthéticienne, fille d’un boucher, passe bientôt son concours. Elle a toutes les peines du monde à trouver un modèle et, au dernier moment, doit se rabattre sur… son père.

« Mascarade », réalisé par Nicolas Bedos, https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nicolas-bedos-2/produit par Les films du kiosque et distribué par Pathé, bénéficie d’un casting de premier choix : Pierre Niney, Isabelle Adjani, François Cluzet et Marine Vatch. Plus de nombreux seconds rôles très connus : dans les milieux mondains et fortunés de la Côte d’Azur, un jeune couple monte une escroquerie machiavélique qui cache une escroquerie encore plus machiavélique. Le budget du film selon Cinéfinances.info* est de l’ordre de 15 millions €.

Très bon accueil pour Maestro(s)

Enfin le Festival s’est terminé avec « Maestro(s) », un film de Bruno Chiche, interprété par Pierre Arditi et Yvan Attal. Le réalisateur et Pierre Arditi étaient venus le présenter : deux grands chefs d’orchestre, le père et le fils, entrent en rivalité quand l’un des deux est nommé à la Scala de Milan. Le film a été très bien accueilli par le public.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.