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L'édito de Serge
Serge Siritzki

CHANGEMENTS À LA TÊTE DE NETFLIX

Par Serge Siritzky

La plateforme Netflix commence à être un acteur important de notre cinéma et de notre audiovisuel. Or, il y a quelques semaines, son principal responsable du département film,  l’américain Scott Stuber, a été remplacé par un nouveau, Dan Lin https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=235737.html.  Stuber a dirigé Netflix pendant sept ans avant d’annoncer son départ. Pendant sa direction il a fait venir à Netflix plusieurs réalisateurs couronnés aux Oscars et on peut considérer qu’il est l’un des principaux responsables de l’évolution de l’audiovisuel vers l’ère de la s-vod et du streaming.

Lin, fils d’un émigré Taïwanais, à 50 ans, a été vice-président en charge de la production chez Warner et a fondé Rideback Productions qui a produit plusieurs séries et films à succès. Il dépendra de Bela Bajaria, le responsable des contenus de Netflix. Il est considéré comme l’un des plus brillants producteurs américains actuels.

Mais ce passage d Stuber à Lin semble devoir s’accompagner d’une profonde transformation de politique du cinéma de la plate-forme. Sous le premier, les budgets étaient élevés et la surveillance relativement légère. C’est lui qui a amené Martin Scorcese ou Jane Campion à travailler pour la plate-forme. Il n’hésitait pas à investir massivement dans les spectacles à effets spéciaux, avec des stars de catégorie A, qui étaient à la fois démolis par la critique et réalisaient de fortes audiences.

Aujourd’hui Netflix envisagerait de réduire significativement le nombre de films produits par an et de mettre l’accent sur la qualité et le contrôle. Cela s’explique aussi par le fait que les grands studios ont fini par accepter de lui louer leurs films. Sur la liste des 10 films les plus vus récemment, 6 proviennent en effet de studios. Netflix reste par ailleurs plus que jamais fidèle à son exigence d’être le premier diffuseur, alors que d’autres plateformes n’écartent pas le sortie salle préalable. Or, cela peut entrainer une difficulté à convaincre les grands réalisateurs, dont la plupart continuent à penser qu’un film est avant tout destiné à un public dans une cinéma.

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