
UNE BONNE NOUVELLE POUR LE CINÉMA
Par Serge Siritzky
Le rachat de l’UGC par Canal+ annoncé la semaine dernière est une bonne nouvelle pour le cinéma.
On savait depuis quelques années que Guy Verrecchia cherchait à vendre sa société à un groupe qui en assurerait la pérennité. Plusieurs noms circulaient. Compte tenu des mauvais résultats du cinéma, dans son ensemble, https://siritz.com/editorial/le-cinema-doit-remettre-en-question-ses-equilibres/ le début de l’année cela se semblait devoir être difficile. Mais il a bien eu un acheteur. Et pas des moindre.
Car le groupe Canal + est l’un des principaux acteurs de l’audiovisuel en France, en Europe et désormais, avec le rachat de MultiChoice, en Afrique Sub-Saharienne. Il connaît particulièrement bien le cinéma. Il est donc particulièrement bien placé pour avoir réfléchi à l’avenir potentiel d’un groupe qui possède l’un des principaux circuits de salle en France. Ce rachat signifie donc qu’il pense que ce circuit, et donc les salles en général, ont un avenir.
Par ailleurs, il considère donc comme intangible la chronologie des médias. Le fait de posséder ce puissant circuit de salles va renforcer son attachement à ce principe et aux moyens de le faire respecter. De ce point de vue c’est donc bien l’antithèse de Netflix, le géant mondial des plateformes. Un enjeu d’autant plus important qu’il ne faut pas oublier qu’aux États-Unis, depuis 1949, les majors n’ont pas le droit de posséder des salles de cinéma aux USA. Or, désormais, pour la plupart d’entre elles, leur principale activité est une plate-forme. Et, même en production, les séries représente une part importante. Ce qui explique que certaines d’entre elles sont loin d’être des inconditionnelles de la chronologie des médias.
Nul doute que Canal+ est en train-et l’a peut-être fait- d’établir un diagnostic de la fort baisse de la fréquentation, en France et dans le monde, et à trouver des remèdes. Le cinéma étant une industrie de l’offre on verra tout d’abord si quelques « très gros morceaux » qui doivent sortir d’ici la fin de l’année ne vont pas renverser la tendance. Et, même si ça n’est pas le cas, le cinéma a connu de nombreuses crises. La dernière a eu lieu de 1983 à 1993 : la fréquentation en France a chuté de 203 millions d’entrées à 116 millions ! Et elle a commencé à remonter pour dépasser les 200 millions d’entrées dès qu’a été fait le bon diagnostic et que les exploitants ont investi dans le bon remède : le multiplex.
Pour que le cinéma rétablisse malgré la concurrence de l’i-phone et des plateforme, au niveau où il était avant la crise du Covid, le temps que les spectateurs potentiels lui consacrent quel est le bon remède ?