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LE MOMENT EST IDÉAL POUR S’Y ATTELER

Le cinema français a un écosystème que le monde entier nous envie. Mais n’a-t-il pas dépassé les limites au-delà duquel un système commence à avoir des effets pervers, jusqu’à avoir des effets inverses de ceux recherchés ?

Notre soutien automatique, étendu d’ailleurs à l’audiovisuel, est un outil remarquable. Il s’agit en effet à la fois d’une épargne forcée obligeant toutes les entreprises du secteur( production, distribution et exploitation) à réinvestir en permanence s’ils veulent récupérer celle-ci et un droit de douane systématique sur toutes les productions étrangères que Bruxelles nous autorise.

S’ajoute à ce soutien les obligations d’investissement des chaines, les incitations des régions à investir et de plusieurs incitations fiscales à l’investissement.

Mais cet écosystème est si riche qu’il n’est pas besoin de viser le succès pour viser le profit. Et il se veut avant tout re-distributif, favorisant les petites budgets et la multiplication des productions et des entreprises.

Les performances dégradées de notre système

Or, fort est de constater que, sur notre marché intérieur le film français représente au mieux 40% des entrées contre 50% au début des années 80.

Sur le marché international le chiffre d’affaires des ventes de nos films est de moins de 120 millions € par an alors que le chiffre d’affaires salle des films étrangers en France est au minimum de 360 millions €. Certes, une partie est dépensée chez nous en frais d’édition et en dépenses de structure. Mais pas au point de rentre la balance équilibrée.

Il faut d’ailleurs ajouter que la très grande majorité de ces sommes reviennent aux filiales des studios américains pour la distribution de leurs films et que s’y ajoutent un important chiffre d’affaires aux télévisions.

Typique des maux de l’économie française

La situation de notre écosystème est typique des maux de l’économie française qui, bien que celle d’une des principales économies du monde, cumule endettement et déficit considérable de l’État, déficit commerciale, dégradation des services publiques et chômage.

Les causes fondamentales sont les mêmes : le refus de faire régulièrement un diagnostic approfondie et objectif de la situation pour ne pas prendre le moindre risque de déclencher la colère des multiples lobbies qui chercheraient à défendre leurs intérêts acquis. De lobbies que les pouvoirs publics ont  créés comme tels en leur accordant des avantages ponctuels spécifiques. Au point d’ignorer que tout le monde pourrait être gagnant à une amélioration des performances de l’écosystème.

Cette inaction actuelle des pouvoirs publics est d’autant plus regrettable que nous sommes entrés dans une époque d’explosion de la demande de fiction des chaînes et des plateformes, donc d’un élargissement de l’ensemble du secteur audiovisuel et de l’emploi, dans lequel le cinéma peut et doit se repositionner à l’évidence comme un art et une industrie hauts de gamme.