IL DOIT CHANGER POUR TIRER PARTIE DE L’OPPORTUNITÉ QUI S’OFFRE À LUI
Les bons résultats de « Spider-man », dont le dernier épisode réalise des performances supérieures à tous les précédents signifient que le public jeune n’a pas peur d’aller au cinéma. Mais le public du cinéma est surtout un public âgé dont la fréquentation d’une bonne partie est visiblement réduite du fait de la peur de la pandémie. Cette peur est renforcée par le virus omicron qui, s’il entraine beaucoup moins de cas graves, est beaucoup plus contagieux.
Si cette analyse est exacte, quand la pandémie aura disparu, on peut espérer que les personnes âgées retrouveront le chemin des salles et le cinéma en France retrouvera progressivement sa fréquentation d’avant la pandémie. https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18705615.html
Mais cela ne doit pas signifier que le cinéma français ne doit pas profondément évoluer pour s’adapter à un marché qui, en quelques années, a profondément changé.
Car l’irruption des plateformes internationales a bouleversé les données, y compris du cinéma en salles. Certes, ce sont avant tout des diffuseurs de séries. Mais, pour la recherche des talents, elles sont les concurrentes de la production des films destinés aux salles. Et elles ont les moyens de se payer l’exclusivité des films haut de gamme, comme, récemment le chef d’oeuvre de Jane Campion, « The power of the dog », ne serait-ce que parce qu’ils leur offrent une couverture médiatique et une participation à de grands festivals.
Par ailleurs, à l’aube de la campagne des élections présidentielles, nos responsables politiques doivent se rendre compte que la production audiovisuelle, dont le cinéma ne constitue qu’une partie, va désormais être une formidable source de création d’emplois et d’entreprises à forte valeur ajoutée.
C’est également une source de soft power dans le monde. Après les États-Unis, ce sont la Corée, la Chine, le Japon, Israël, la Turquie ou l’Inde qui s’en sont rendu compte depuis longtemps. Leur production audiovisuelle (au sens large) tire l’ensemble de leurs exportations de biens et de services et elle renforce leur influence politique dans le monde.
En France, au contraire, notre audiovisuel et, surtout notre cinéma, vit sur une économie de rente, avec une balance commerciale déficitaire. La plupart des productions de films sont avant tout conçues pour pouvoir accéder aux multiples guichets mis en place et qui ne cessent de s’accroître.
Tout notre écosystème est fondé sur l’idée que l’audiovisuel, et notamment le cinéma, est un secteur culturel, donc forcément déficitaire. Il faut donc l’aider à subsister non l’inciter à être performant. Cela doit impérativement changer si nous ne voulons pas que la France rate une formidable opportunité et, une fois de plus « hérite du Sahara et deux ans après importe du sable ». https://siritz.com/editorial/lenjeu-majeur-du-tournage-en-studio/