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Le département recherche du groupe ESRA, dirigé par José Moure, a organisé mercredi dernier, un colloque sur un thème fort à propos : Faire du cinéma à l’heure des séries. » Des personnalités (René Bonnel, l’ex-responsable du cinéma de Canal+ et Éric Lavaine, le réalisateur à succès) étaient interviewés. Plusieurs professionnels  ont échangé leurs points de vue dans un débat tandis qu’une partie de l’équipe de la production de « Les trois mousquetaires » faisaient part de leur expérience.

Le sujet est évidemment d’actualité car l’explosion de la demande et de la production de séries a bouleversé tous les médias du cinéma.

Tout d’abord parce que, pour les producteurs, les créatifs, les comédiens et les techniciens elle concoure à un fort élargissement du champ d’activité. A tel point que, comme le notait le producteur de cinéma Jean-Luc Ormières (Cinéfrance studios) il y a pénurie de techniciens à contrats de longue durée (directeurs de production, décorateurs, monteurs, etc…). Ce qui ne veut pas dire que, comme le croyait ce dernier, le déficit du régime UNEDIC des intermittents ait le moins du monde disparu. En effet, après vérifications et selon la Cour des comptes, il reste toujours à au moins un milliard d’euros par an. C’est que le nombre de salariés du secteur, et donc d’emplois, a lui même fortement augmenté et que, sauf pour les techniciens à contrat de longue durée, les périodes d’inactivité font structurellement partie du métier.

René Bonnel(économiste du cinéma et qui a eu d’importantes responsabilités chez Canal+ ainsi que Gaumont) estime que, par rapport à la série, le cinéma doit rester un produit haut de gamme. Selon lui, seul le cinéma crée les stars (interprètes comme réalisateurs) et, pour le rester, les stars doivent se faire rare «car c’est la rareté qui crée la valeur ».

LA PRIMAUTÉ DU SCÉNARIO

En revanche les producteurs de séries estiment tous que c’est le scénario qui compte, et que le scénario ce sont les personnages et les situations beaucoup plus que les dialogues. Or l’on constate une amélioration régulière des scénarios des séries françaises, à l’image des grandes séries internationales. Dans ces conditions, le public du cinéma français ne se contente plus d’un bon réalisateur, il exige de plus en plus un bon scénario.

En tout cas, ce qui est certain, c’est que, malgré l’explosion de l’offre de séries de qualité, le public français a retrouvé le goût de la salle de cinéma. René Bonnell a cité une étude récente qui indiquait que 66% des français avaient envie d’aller au cinéma contre 33% dans les années 80.