Selon la première projection en siège de l’IFOP le Rassemblement national pourrait ne pas avoir avoir la majorité absolue aux élections législation. Dans ce cas il ne pourrait diriger le gouvernement d’autant plus que Bardella a affirmé qu’il refuserait le poste de Premier ministre s’il n’avait pas la majorité absolue au Parlement.
Donc, pour l’instant, France télévisions ni l’ensemble du secteur audiovisuel ne doivent craindre la folie que serait la privatisation de France télévisions, ni la menaces d’une baisse drastique du financement de France télévisions, au détriment de l’ensemble de la production audiovisuelle. Mais le service public de l’audiovisuel n’en reste pas moins financé par le budget de l’État. Or, la même projection indique qu’il semble qu’aucune majorité ne pourrait se dégager. Le Nouveau Front Populaire en serait plus loin encore que le Rassemblement National. Et même un gouvernement soutenu à la fois par les divers centres (LR, Ensemble, PS, Écologistes, Communistes, divers gauches et autres) en serait loin. Donc, aucune majorité ne pourra voter un budget de l’État.
Néanmoins une loi organique prévoit que, dans ce cas, c’est automatiquement le dernier budget voté qui est reconduit. La V ème République a tout prévu.
Sauf que l’actuel budget de l’État est financé à hauteur de 30% par des emprunts à l’étranger. La semaine dernière le Trésor a placé sans problème un nouvel emprunt à l’étranger. Les financiers qui l’ont souscrit devaient s’être payés, avant nos médias, des prévisions en nombre de siège qui suggéraient que le Rassemblement national comme le Nouveau Front Populaire avaient peu de chance d’obtenir la majorité. Mais ils n’avaient peut-être pas réalisé ce que signifiait une Assemblée nationale sans majorité et, donc, probablement un pays sans gouvernement. Au mieux le Trésor pourra continuer à placer les emprunts nécessaires, mais les intérêts des emprunts vont singulièrement augmenter, ce qui augmentera sensiblement le déficit.
Il reste la possibilité que soit constitué un gouvernement dirigé par une personnalité non marquée politiquement et une gestion du pays confiée à notre administration pour expédier les affaires courantes, en attendant une nouvelle dissolution et de nouvelles élections législatives dans un an. Un gouvernement à qui aucun des trois blocs ne refuserait l’investiture pour ne pas prendre la responsabilité d’être celui qui plonge le pays dans le chaos. Une élection présidentielle ne changerait d’ailleurs rien à la situation puisque le nouveau président se retrouverait devant la même absence de majorité et l’absence de pouvoir dissoudre avant un an.
Donc l’ensemble de l’audiovisuel face au blocage de l’État a plus que jamais des raisons d’être inquiet.