La fréquentation du cinéma en France, depuis le début de l’année, a progressé de plus de 30% par rapport à 2022 qui n’avait terminé qu’à 152 millions de spectateurs. Ce qui peut laisser espérer 195 millions d’entrées sur l’année. Elle reste certes en-dessous des années pré-covid d’environ 20%, notamment de 2019 qui était une année record qui a fini à 213 millions de spectateurs. La moyenne entre ces deux chiffres nous situe aux alentours de 180 millions de spectateurs.
On se rapproche d’un marché « normal », qui est un marché d’offre, c’est-à-dire qui oscille autour d’une moyenne de 200 millions, en fonction de l’offre de films. On n’y est pas encore parce que la part de marché du film français est supérieur à celle du film américain, ce qui est contraire aux années pré-covid. Ainsi, en 2019, sur l’ensemble de l’année, elle était de 35% pour le film français contre 55% pour le film américain. A ce jour elle est de 46% pour les films français contre 42% pour les films américains. Le film américain n’est donc pas encore à son niveau habituel. Une « bonne » répartition serait de 40% contre 50%.
10 blockbusters de studios en juillet-août
En fait, les mois de Juillet-Août sont ceux où le cinéma américain est ultra-dominant, car c’est à cette période que les studios lancent leurs blockbusters simultanément aux États-Unis et dans le monde entier. Or, en 2022, ils n’en avaient lancé que deux puisqu’ils avaient cessé de les fabriquer pendant le covid. Pour 2023, ils nous en annoncent pas moins de 10.
Par ailleurs, les français, comme les américains, sont capables, de temps en temps, de sortir des Ovnis qui atteignent les 20 millions d’entrées : « Titanic », de James Cameron ou « Intouchables » d’Olivier Nakache et Éric Tolédano. Ce qui influe évidemment fortement sur la fréquentation annuelle.
« Avatar : la voie de l’eau », de James Cameron, ne fera que dépasser les 14 millions de spectateurs. Mais ses tarifs très élevés dans certaines salles qui offrent un spectacle supplémentaire, le situe au même niveau en chiffre d’affaires que ces deux champions.
Reste que cette reprise ne doit pas cacher la persistance des problèmes structurels du cinéma français : la fragilité des distributeurs indépendants, la faiblesse des exportations, une offre de films surdimensionnée en nombre par rapport au parc de salles et à la disponibilité de la demande. La France a la chance d’avoir un CNC. Il devrait enfin s’attaquer à ces problèmes plutôt que se contenter de gérer son immense masse financière.