Archive d’étiquettes pour : fréquentation cinématographique

Les résultats de la fréquentation de la journée du mercredi 10 septembre semblent confirmer la thèse d’une évolution structurelle du public du cinéma par rapport à l’avant Covid, comme analysé dans l’éditorial d’il y a deux semaines https://siritz.com/editorial/le-cinema-doit-remettre-en-question-ses-equilibres/

Certes c’était une journée très particulière du fait du mouvement « bloquons tout ». Nul doute qu’un grand nombre de spectateurs ont préféré ne pas se déplacer pour aller au cinéma. En outre, de nombreuses salles était fermées, à commencer par le premier multiplex de France et du monde, l’UGC Les Halles. Mais tous les films étaient à la même enseigne.

« Conjuring le jugement dernier » tire son épingle du jeu 

Or, que constate-t-on : un seul film a tiré son épingle du jeu. Tous les autres ont des résultats très décevants par rapport à ce que leurs distributeurs et les exploitants étaient en droit d’attendre d’eux. Le film d’épouvante américain, distribué par Warner, « Conjuring : le jugement dernier » a rassemblé 156 712 spectateurs dans 439 salles. Il en avait déjà rassemblé 91 717 dans les avant-premières. C’est le deuxièmes démarrage de l’année derrière le dessin animé « Lillo & Stich », distribué par Disney avec 262 605 entrées, avant-premières comprises,  sur 590 copies et qui a fini avec 5, 157 millions d’entrées.

Comme on le sait, les films d’épouvantes, même quand ils démarrent très fort ont comme caractéristique de chuter très vite, d’environ 40 à  50%, voire plus, dès la deuxième semaine. « Conjuring l’heure du jugement » est le 4ème d’une franchise. Le premier, sorti en 2013, avait rassemblé 1,163 millions spectateurs. Le second, en 2016, 1,474 spectateurs. Le 3 ème, en 2021 avait dèmarré à 126 000 entrées dans 518 salles et terminé à 1,887 millions. Donc le 4 ème opus, malgré la manifestation « bloquons tout », fait plus que les précédents.

Pas les 15 autres films

En revanche, le second des 15 films qui sortent cette semaine est « Connemara », l’adaptation du roman à succès de Nicolas Mathieu, réalisé par Alex Lux et  distribué par StudioCanal. https://siritz.com/cinescoop/retrouvailles-et-difference-de-classe/ Il ne rassemble que 25 727 entrées sur 274 salles. Et la moitié de ces entrées sont celles des avant-premières. Mercredi il ne réalise donc que 7% des entrées de « Conjuring ». Le dessin animé «  Shaun le mouton » fait également 25 000 entrées, dont 21 000 lors des avant-premières. Et tous les autres films sont loin derrière.

Certes, les résultats de la fréquentation des jours suivants devraient être meilleurs du fait du retour au cours normal des choses et de  l’ouverture de toutes les salles. Mais les résultats de mercredi prouvent bien que, désormais, la sélection par le public est beaucoup plus sévère qu’avant le Covid. Certains films peuvent tirer leur épingle du jeu, mais la quasi totalité d’entre eux marchent beaucoup moins qu’avant. Ce qui explique la baisse continue de la fréquentation. La leçon de mercredi est spectaculaire : l’évolution structurelle du public est patente. Puisque le comportement du public a changé, la profession doit donc s’adapter à ce ce changement.

Le rachat de l’UGC par Canal+ annoncé la semaine dernière est une bonne nouvelle pour le cinéma.

On savait depuis quelques années que Guy Verrecchia cherchait à vendre sa société  à un groupe qui en assurerait la pérennité. Plusieurs noms circulaient. Compte tenu des mauvais résultats du cinéma, dans son ensemble, https://siritz.com/editorial/le-cinema-doit-remettre-en-question-ses-equilibres/ le début de l’année cela se semblait devoir être difficile. Mais il a bien eu un acheteur. Et pas des moindre.

Car le groupe Canal + est l’un des principaux acteurs de l’audiovisuel en France, en Europe et désormais, avec le rachat de MultiChoice, en Afrique Sub-Saharienne. Il connaît particulièrement bien le cinéma. Il est donc particulièrement bien placé pour avoir réfléchi à l’avenir potentiel d’un groupe qui possède l’un des principaux circuits de salle en France. Ce rachat signifie donc qu’il pense que ce circuit, et donc les salles en général, ont un avenir.

Par ailleurs, il  considère donc comme intangible la chronologie des médias. Le fait de posséder ce puissant circuit de salles va renforcer son attachement à ce principe et aux moyens de le faire respecter. De ce point de vue c’est donc bien l’antithèse de Netflix, le géant mondial des plateformes. Un enjeu d’autant plus important qu’il ne faut pas oublier qu’aux États-Unis, depuis 1949, les majors n’ont pas le droit de posséder des salles de cinéma aux USA. Or, désormais, pour la plupart d’entre elles, leur principale activité est une plate-forme. Et, même en production, les séries représente une part importante. Ce qui explique que certaines d’entre elles sont loin d’être des inconditionnelles de la chronologie des médias.

Nul doute que Canal+ est en train-et l’a peut-être fait- d’établir  un diagnostic de la fort baisse de la fréquentation, en France et dans le monde, et à trouver des remèdes. Le cinéma étant une industrie de l’offre on verra tout d’abord si quelques « très gros morceaux » qui doivent sortir d’ici la fin de l’année ne vont pas renverser la tendance. Et, même si ça n’est pas le cas, le cinéma a connu de nombreuses crises. La dernière a eu lieu de 1983 à 1993 : la fréquentation en France a chuté de 203 millions d’entrées à 116 millions ! Et elle a commencé à remonter pour dépasser les 200 millions d’entrées dès qu’a été fait le bon diagnostic et que les exploitants ont investi dans le bon remède : le multiplex.

Pour que le cinéma rétablisse malgré la concurrence de l’i-phone et des plateforme, au niveau où il était avant la crise du Covid, le temps que les spectateurs potentiels lui consacrent  quel est le bon remède ?

Le premier semestre 2025 se termine en berne : -11% part rapport au premier semestre de 2024, une année qui a terminé à 181 millions de spectateurs, c’est-à-dire à plus de 10% en-dessous du minimum des années pré-covid.  C’est très insuffisant pour notre parc de salles ainsi que les investissements de nos producteurs et de nos distributeurs. Rien que cette semaine, pour la fête du cinéma, sortent un film d’action français (13 jours, 13 nuits, https://siritz.com/cinescoop/suspense-et-tension-dans-lenfer-de-kaboul/, dont le budget prévisionnel est 27 millions € et une comédie française (Le grand déplacement, https://siritz.com/cinescoop/premiere-mission-spatiale-panafricaine/) dont le budget prévisionnel est 17 millions €, ainsi qu’une blockbuster américain, avec Brad Pitt, dont le budget est 200 millions $. Ce sont des films dont, en période « normale » on attend qu’ils s’approchent des 4 ou 5 millions d’entrées alors qu’il semble que, au mieux, ils vont se situer entre 1 et 2 millions d’entrées.

Comme à chaque « crise » du cinéma (la dernière a vu la fréquentation chuter de 202 à 116 millions d’entrées de 1982 à 1993) on incrimine la concurrence. A l’époque c’était la vidéo, le piratage et la multiplication de l’offre de chaînes. Aujourd’hui ce sont les plateformes ou, même, les i-phones. En fait, la réalité réside dans l’offre. En 1993 le cinéma a trouvé la solution avec les multiplex, des salles de cinéma qui valaient le déplacement, ce qui n’était pas le cas des complexes, aux écrans timbre-poste et aux fauteuils inconfortables. Aujourd’hui il est plus que probable que la solution viendra d’une offre de films qui valent le déplacement par rapport à l’offre de séries sur les plateformes.

Ce n’est certainement l’IA qui va nous la trouver, puisqu’elle ne fait que copier ce qui existe déjà, mais le talent de producteurs, réalisateurs et scénaristes qui vont inventer des films très différents de ceux des dernières années comme des séries. Des films qui s’enracinent dans notre époque, une époque qui a profondément changé par rapport aux année pré-covid et ce, dans tous les domaines. Aucune plate-forme n’aurait commandé une série comique sur les handicapés mentaux.Et « Un p’tit truc en plus », qui a rassemblé plus de 10 millions de spectateurs, avait un budget prévisionnel de 7,6 millions €. https://siritz.com/editorial/le-ptit-truc-en-plus-du-cinema/Preuve que ce  qui compte c’est l’innovation. Le cinéma doit partir à la recherche de ces p’tits trucs en plus.

Il ne faut plus se raconter d’histoire. Sauf changement structurel majeur la fréquentation cinématographique en France ne retrouvera pas ses niveaux d’au moins 200 millions de spectateurs d’avant la crise du Covid. Il est temps de se demander comment s’adapter à cette nouvelle réalité. Est-ce que notre parc de salle peut se contenter d’un chiffre d’affaires annuel d’au moins 10% de moins que celui pour lequel il a été construit ? Peut-on, doit-on, encore produire 350 à 400 films français par an dont 250 entièrement financés en France? Combien parmi les 140 entreprises de distribution pourront-elles survivre.
Au 1er trimestre de 2023, avec 48 millions de spectateurs, la fréquentation on pouvait espérer que la fréquentation était en passe de bientôt retrouver l’étiage des premiers trimestre d’avant Covid. Mais l’année n’a terminé qu’avec 180 millions de spectateurs. 2024 avait mal commencé, avec seulement 13 millions au premier trimestre. Mais les 10 millions de spectateurs de « Un p’tit truc en plus » et de « Le comte de Monte-Christo » pouvaient laisser penser que cette mauvaise passe était terminée. Mais, malgré de gros scores aux fêtes de Noël, de nouveau la fréquentation  dépassait à peine les 180 millions d’entrées. Et le premier trimestre de 2025 est catastrophique, avec à peine 41millions d’entrées, contre plus de 48 millions en 2023 et plus de 43 en 2024. Alors qu’avant le Covid les premiers trimestre dépassaient les 60 millions d’entrées.
Et, cette semaine, même si les entrées de « Minecraft », lui assure de devenir un nouveau blockbuster américain, celles de «Natacha (presque) hôtesse de l’air » (plus de 15 millions € de budget) et de « Le routard » (plus de 14 millions € de budget) sont très décevantes.
Certes, il y aura probablement un ou plusieurs films qui pourront atteindre les 10, et pourquoi pas les 20 millions de spectateurs. Le cinéma est une industrie de prototype, avec quelques exploits et une multitude d’échecs. C’est déjà arrivé. Mais trois ans de suite de recul de plus de 10% par rapport à l’avant Covid semble bien le nouvel étiage.
La cause principale de cette évolution tient au recul du cinéma américain. Avant la crise, il réalisait jusqu’à 55% des entrées. Il ne se situe plus qu’à 40%. Tout simplement parce que les majors ont dû diminuer les investissements dans les films de cinéma pour investir dans leurs plates-formes afin qu’elles aient une chance face à Netflix et Amazon. En outre, une partie des talents du cinéma est mobilisée pour les séries. Enfin, notons que Disney a presqu’épuisé l’adaptation du catalogue Marvel pour le cinéma.
En fait, en France, en 2024, ce recul des films américains a été en partie compensé par la progression des films français, non seulement en part de marché mais aussi en nombre d’entrées cumulées. C’est peut-être dû au fait que les principaux producteurs et distributeurs français non seulement n’ont pas à investir dans des plate-formes alors qu’ils ont réussi à être des champions européens de la production de séries internationales, ce qui augmente leurs capacités d’investissement, y compris dans le cinéma. Et qu’un grand nombre de talents créatifs sont désormais profilés pour des projets commerciaux à potentiel international.
Mais l’évolution de l’industrie n’est pas la seule explication. La crise du Covid, qui a boosté les plates-formes comme les réseaux sociaux, à modifié le comportement du public. Il ne veut plus « aller au cinéma pour aller au cinéma » mais parce qu’il pense que voir tel film en vaut vraiment la peine. Il a tant d’autres loisirs à sa disposition. Et, avec les réseaux sociaux, le bouche â oreille a un impact accru. Grâce à eux une poignée de films décollent, quelques uns se maintiennent, la plupart sombrent.
La question est de savoir si chaque entreprise trouvera le moyen de s’adapter à cette évolution du marché ou si celle-ci ne doit pas être pour la profession et les pouvoirs publics l’occasion d’une profonde réflexion sur la régulation du secteur. En 1993 les exploitants avaient répondu à 10 ans de chute de la fréquentation par une solution de bon sens : la disparition des complexes et l’avènement des multiplexes. Cette fois-ci la solution est moins évidente : les multiples causes et effets de l’évolution du marché devraient conduire à de multiples réponses.

Les insuccès spectaculaires du cinéma mondial, après des décennies de succès,  sont le signe que le secteur est arrivé au bout d’un cycle et que le public veut autre chose. Mais quoi ?

Une hypothèse de cette soudaine évolution pourrait être liée au même phénomène que le populisme en politique : les électeurs remettent en cause leurs élites qui n’ont pas su résoudre les multiples problèmes de leur société. Et ils sont près à voter pour n’importe qui leur proposant « autre chose », même, si cet autre chose apparait irrationnel. C’est le phénomène du populisme.

En ce qui concerne le cinéma, à la différence des autres arts, c’est, par nature, un art populaire qui doit s’adresser à un vaste public, tout simplement parce que c’est un art cher. Donc, si les spectateurs n’englobent pas tous les citoyens, ils en représentent forcément une part substantielle.

Or, les spectateurs de cinéma, qui sont aussi des citoyens confrontés aux difficultés et aux menaces de notre époque, veulent, soit que que le cinéma les en distrait en leur proposant « autre chose », soit qu’il leur permette de la comprendre.

Aujourd’hui, ils en sont peut-être venus à estimer, à priori,  que les « élites » du cinéma,-les comédiens et réalisateurs stars- ne  leur apportent plus cet autre chose. Ils leurs en veulent même de se contenter de leur apporter toujours la même chose. Ces stars, qui étaient un atout pour le succès des films , deviennent ainsi presqu’un handicap, sauf si les spectateurs ont le sentiment que cette nouvelle oeuvre est exceptionnelle. En fait, pour dire la vérité, souvent, certains films de star ont effectivement un air de déjà vu. C’est notamment le cas des franchises américaines. De même le dernier  « Asterix et Obelix » marche moins bien que les précédents et le second « Les trois mousquetaires » moins bien que le premier.

Reste évidemment pour les producteurs à trouver comment et avec qui offrir « autre chose ». Mais c’est  pour cela qu’ils existent et sont indispensables. Ce qui est certain, pour le cinéma français, c’est que les plus gros succès, dont certains ont fait 10,15 ou 20 millions d’entrées ont toujours été des comédies. Mais aussi que les stars du comique ont triomphé quand elles ont joué dans des films dramatiques , de Bourvil dans « La traversée de Paris » à Coluche dans « Tchao Pantin » en passant par Fernandel dans « La Vache et le prisonnier ».

Bien entendu il y a une différence entre la politique et le cinéma. Pour ce dernier c’est le public qui a forcément raison, puisqu’il est indispensable qu’il ait envie d’aller au cinéma. En politique les solutions différentes proposées par les populistes ne vont pas forcément marcher  si elles sont uniquement différentes.

Les professionnels du cinéma continuent de se demander ce qui explique la baisse de la fréquentation et, surtout, par quels moyens les salles peuvent revenir au niveau d’avant la crise de la Covid.
Certains incriminent le prix des places qui serait trop élevé. Ils remarquent notamment que la fréquentation a baissé de beaucoup  moins dans les salles art et essai que dans les multiplex. Or les premières ont des prix plus bas que les secondes. Mais la baisse dans les multiplex est avant tout due à la baisse du nombre de blockbusters américains.

Jérôme Seydoux, le patron de Pathé estime que, quand les spectateurs vont voir un film qu’ils ont à coeur, les places « les plus chères sont celles qui partent le plus vite. » En réalité, ce n’est vrai que pour les rares superproduction pour lesquels l’IMAX, voire les sièges qui bougent, font la différence.

En fait, il semble que, pendant le confinement, nombre de français ont pris l’habitude d’autres loisirs, à commencer par les plates-formes. Et que leurs séries sont très souvent de bien meilleure qualité que la plupart des films qui sortent. Le problème est donc avant tout un problème d’offre. Lors des États généraux du cinéma, en introduction, Jack Lang l’a nié en dénonçant « le détricotage qui menace » et a incité à ne pas « se laisser  embarquer dans une course à l’audience et à la fréquentation qui pourrait être fatale aux idées que nous pouvons partager les uns et les autres ». Donc il ne faut surtout pas chercher à remonter la fréquentation…

Aujourd’hui, du fait des plates-formes,  une grande partie des spectateurs ne se déplacera pour aller au cinéma que « si cela en vaut vraiment la peine ». Certes, de bons films spectaculaires gagneront toujours â être vus en salle plutôt que sur un écran de télévision. Et, même pour un film non « spectaculaire »,  dans une salle pleine, l’émotion, se transmettant de spectateur en spectateur, est augmentée. Et, notamment, pour un film vraiment très drôle. Le rire est communicatif.

Cette offre « qui en vaut la peine », nécessaire au cinéma n’est pas synonyme de gros budget. Elle est synonyme de qualité et d’investissements proportionnés au potentiel du film. Qualité, culture et économie ne sont pas antinomiques. « Novembre », le film de Cédric Jimenez est un très bon film, particulièrement spectaculaire. Son budget est de l’ordre de 27 millions €, donc plus du double de son précédent film, « Bac Nord » qui en avait coûté la moitié et a rassemblé 2,2 millions de spectateurs. « Novembre » a démarré avec 25% d’entrées en plus, mais devrait réaliser d’excellent ventesinternationales. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-cedric-jimenez-3/

Dans un autre registre « Revoir Paris « d’Alice Winocour est également un excellent film. Son budget est de 5,8 millions € et Pathé a donné un minimum garanti de 1 millions €pour les mandats salle, vidéo et étranger, c’est évidemment une bonne affaire. Tout comme pour les deux producteurs ce sera une très bonne affaire. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-dalice-winocour/

Et, avec de petits ou moyens budget, d’autres films français ont été des réussites et des succès : « As Bestas », « La nuit du 12 » et « Les enfants des autres ». « L’innocent » être de la liste. Mais ils ne peuvent évidemment remplacer les blockbusters qui permettait aux films américains de faire 55% des entrées.

Le cinéma n’a de raison d’être que parce qu’il a des spectateurs. Une raison d’être qui n’est pas uniquement de faire vivre, et parfois très bien vivre, ceux qui le fabriquent. Or, au fil des années, au-delà du soutien du CNC, qui est  une épargne forcée mais aussi  un droit de douane sur les films étrangers,  l’État n’a cessé de lui procurer des sources de financement supplémentaires qui n’ont aucun rapport avec l’existence de spectateurs : obligations d’investissement des chaînes, incitation d’investissement des régions, avantages fiscaux à ceux qui investissent dans les soficas, crédit d’impôt, obligations d’investissements des plates-formes, etc…

Donc, à l’encontre de ce que suggèrent nombre d’intervenants aux états généraux du cinéma, la solution ne semble pas dans l’ajout de soutiens pour financer des films sans spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.