En 2023 la fréquentation est passée à 181 millions d’entrées contre 150 millions en 2022, soit une progression de 20%. Mais on n’a pas atteint les 200 millions d’entrées annuelles d’avant le crise de la Covid. Ce retard est essentiellement dû, comme on le voit dans le graphique ci-dessous, au recul des performances du cinéma américain, du fait de l’arrêt de la production outre-Atlantique pendant cette la crise, alors que les films français ont retrouvé leurs performances d’avant crise. Or, avec la longue grève des comédiens et des scénaristes en 2023, il est à craindre que les résultats de cinéma américain soient de nouveau en-dessous de leurs performances habituelles cette année.
Néanmoins, en septembre de l’année dernière, on pensait que la fréquentation en France allait retrouver ses niveaux d’avant la crise de la Covid. Or, on a terminé 10% en-dessous des résultats attendus du fait de résultats très décevants de certains films. Ces résultats sont à analyser de près et sont un signe que la production, tant française qu’américaine doit se renouveler.https://siritz.com/editorial/iger-ne-croit-pas-aux-suites/
Mais il y a d’autres chiffres qui sont à regarder de près. Ce sont ceux qui concernent notre parc de salles qui est le plus beau du monde et dont l’évolution explique en partie les bonnes fréquentations des années pré Covid. Car, de 2013 à 2022, c’est-à-dire en 9 ans, le nombre d’écran est passé de 5 589 à 6 298, soit une progression de 12,6%. Certes, le nombre d’établissements est resté à peu près identique, mais des salles uniques ont disparu alors que de nouveaux multiplexes se créaient, avec de grands écrans, un son parfait et un confort renforcé. Et le nombre de fauteuils a augmenté de 9%.
Or ces investissements visaient à gagner de nouveaux spectateurs. Pour les exploitants qui ont investi, le fait que le nombre de spectateurs se maintienne et surtout qu’il ne baisse que… de 10% est décevant. Pour la majorité des exploitants, à commencer par les plus grands d’entre eux, une remontée de la fréquentation au-delà de 200 millions d’entrées est un impératif. La vérité c’est que notre parc de salles est configuré pour une fréquentation d’au moins 200 millions d’entrées. Cela dépend évidemment de l’offre de films, donc de la compréhension, par les producteurs-français comme américains- des nouvelles attentes du public dit « populaire », celui qui permet un grand nombre d’entrées.
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François Villiers
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