Archive d’étiquettes pour : Cinéfinances.info

Chaque semaine, depuis 2010, le site payant Cinéfinances.info publie, publie pour ses abonnées,  le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent. Ils constituent une base de données qui peut être consultée selon de nombreux critères ( budget, réalisateur, intervenant, genre, etc..). Par exemple, un producteur qui veut monter un film de 5 millions € de budget peut sélectionner tous les films d’un budget  approchant, sorti l’année précédente, et voir comment, ceux qui lui ressemblent ont été financés, ce que chaque intervenant a investi et demandé en retour. C’est donc un puissant outil à la disposition de toutes les entreprises qui interviennent dans le financement des films.
Le blog Siritzky.com publie chaque jour, sauf le week-end, quelques uns de ces chiffres concernant les films qui viennent de sortir. Par ailleurs, il s’appuie sur ces données pour constituer des baromètres financiers concernant les films français. Ces baromètres de la production de films français sont présentés sous forme de graphique avec des analyse et des comparaisons. Il y a en premier lieu des baromètres annuels pour la fiction, le documentaire et l’animation. Pour la fiction ils portent sur le budget, la rémunération du ou des réalisateur le budget du scénario et la rémunération des rôles principaux. Ils distinguent le montant le plus élevé, le montant moyen, le montant médian (autant de plus élevés que de moins élevés). Ils indiquent en outre le montant le plus bas. Par ailleurs, d’autres baromètres  présentent ces dépenses en pourcentage du budget.
Enfin un baromètre comparer entre elles les données des principaux postes des films de fiction cités ci-dessus.
Puis, chaque trimestre seront publiés des baromètres concernant, pour la fiction, le documentaire et l’animation, la situation depuis le début de l’année, en les comparant au baromètre de l’année dernière.

Le baromètres 2024  de la production de fiction  est publié aujourd’hui dans la rubrique FinanCiné. Les autres baromètres annuels seront publiés dans les jours qui viennent.

Cette année, en fin de compte, le cinéma en France ne dépassera que de peu les 181 millions de l’année dernière.
Mais c’est à juste titre que Le Figaro s’est félicité des bonnes performances de la production 2024 de films français. Avec 45% de part de marché elle fait jeu égal avec  les films américains, soit quelques 80 millions de spectateurs. Avant le Covid, avec des années régulièrement à plus de 200 millions d’entrées, il ne faisait que 35%  de part de marché, soit quelques 70 millions d’entrées contre 55% de part de marché pour les films américain (110 millions d’entrées). Donc, dans un marché un peu plus faible, il fait sensiblement plus en valeur absolu. Le progrès est incontestable.

Rappelons également les 10 nominations de « Émilia Perez », le film de Jacques Audiard, aux Golden Globes et ses nominations aux Oscars.https://siritz.com/cinescoop/un-cinema-veritablement-transgenre/. Le cru 2024 est donc excellent à tous points de vue

Les stratégies pour réussir

Les données financières que Cinéfinances.info* fournit à ses abonnés  permettent de comprendre la stratégie des producteurs pour viser le succès avec chacun de leur film. À titre d’exemple, avec près de 11 millions d’entrées, le plus grand succès de l’année est « Un p’tit truc en plus », une comédie sans la moindre star, produite par Ciné Nominé et distribuée par Pan distribution https://siritz.com/editorial/le-ptit-truc-en-plus-du-cinema/. Son budget prévisionnel est de 6,7 millions €, légèrement au-dessus de la moyenne du budget des films de fiction.

En seconde position, approchant les 10 millions d’entrées, « Le comte de Monte-Cristo » est une énième adaptation d’un grand classique de la littératured’aventure https://siritz.com/cinescoop/et-de-trois-alexandre-dumas/.Le film d’Alexandre de la Patelière et de Guillaume Laporte, coproduit et distribué par Pathé, a le budget le plus élevé de l’année-42 millions €-qui lui permet un casting relevé et du grand spectacle. Il est plus que probable que ses ventes à l’étranger sont confortables. Ce qui justifie que son producteur, Dimitri Rassam, décide d’adapter au cinéma la saga « Rois maudits », écrits par Maurice Druon, une série de films qui auront pour ambition de concurrencer les blockbusters américains. Ces deux exemples confirment qu’il n’y a pas de recette pour réussir.

Que signifie réussir pour un producteur ou un distributeur ?

Mais, au fait,  que signifie réussite ? Pour un producteur ou un distributeur cela dépend de la façon dont le film est financé. « Un p’tit truc en plus », compte tenu de plus de 3,1 millions € de pré-ventes à 4 chaînes de télévision aurait été une bonne affaire avec un million d’entrées. « Le comte de Monte-Cristo » avait l’avantage de s’appuyer sur l’expérience des deux « Trois mousquetaires », qui, sortis la même année, avaient été des succès en France et à l’international. Ils coûtaient chacun 36 millions € et avaient dépassé respectivement les 3 millions et les 2,5 millions d’entrées. « Le Comte » a donc coûté 20% de plus que chacun d’entre eux. Mais il va rassembler dans les salles en France 180% des spectateurs des deux réunis.

Dans la catégorie des petits budgets, puisque très en-dessous du budget médian, « Vingt Dieux », produit par Agath films/Ex Nihilo à un budget prévisionnel des 2,8 millions €. Son distributeur, Pyramide n’a donné que 50 000 € de minimum garanti https://siritz.com/editorial/les-paysans-ont-la-cote/ . Il n’a aucun acteur professionnel. Dès à présent on peut estimer qu’il dépassera les 400 000 entrées et atteindra peut-être les 500 000. Ce sera donc, là encore, une bonne affaire.

Une industrie à fort risque

Mais le cinéma reste une industrie à risque, et à fort risque. L’exemple le plus spectaculaire est « Emmanuelle », réalisé cette fois Audrey Diwan, produit par Rectangle productions et Chantelouve, et distribué par Pathé https://siritz.com/cinescoop/emmanuelle-version-feministe/. Cette nouvelle version d’une franchise à succès avait un budget de 22 millions € et n’a même pas atteint les 70 000 entrées. Visiblement le public a estimé que son approche  de la sexualité n’avait rien à voir avec celle des années des premiers « Emannuelle », alors que celle du film d’Audrey Diwan en est très différente.

Par ailleurs, les choix du public sont de plus en plus catégoriques. Il y a une poignée de films qui attirent son attention et les autres sont rejetés d’emblée. Sans doute, face aux multiples offres d’images, sur son téléviseur ou son smartphone, le public ne va au cinéma que pour un film qui lui paraît « exceptionnel ».

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Les informations financières de Siritz.com sont principalement tirés du site Cinéfiances.info. Ce site, accessible par abonnement, est un exceptionnel outil de travail principalement destiné aux producteurs, distributeurs et à tous les investisseurs dans les films de cinéma français. https://www.cinefinances.info

Il publie le devis initial, le plan de financement et la répartition des recettes des investisseurs de tous les films français, à mesure qu’ils sortent. Certes ceux qui n’ont pas tous déposé tous leurs contrats au Registre public de la cinématographie ni un dossier d’agrément d’investissement, car ils pourront se faire contrôler lors de l’agrément de production, une fois le film effectivement produit. Mais ils sont très minoritaires et leur devis est en général très limité.

Évidemment ces informations ne correspondent pas exactement au budget définitif, ni même au plan de financement définitif. Mais l’objectif de Cinéfinances.info est de mettre en avant les informations de devis et de financement sur lesquels le producteur a monté le financement de son film.

L’ABONNEMENT STANDARD ET L’ABONNEMENT PREMIUM

L’abonnement standard permet de faire des recherches dans les archives qui datent de la création du site en 2010. Elle peut se faire par titre, réalisateur, auteur ou investisseur.

Le moteur de recherche de l’abonnement Premium est beaucoup plus puissant puisqu’il permet de sélectionner les films sortis une année donnée et de les classer par treize critères, qui vont du devis initial au minimum garanti du distributeur en passant par les investissements de chaque chaîne ou le salaire du réalisateur.

Ainsi, un producteur qui a aujourd’hui, un projet de film d’un devis donné peut rechercher, dans les films sortis en 2022 et 2021, ceux qui ont un budget approchant. Puis regarder dans le plan de financement de ces films, les différents investisseurs, puis, pour chaque investisseur, le montant de son investissement et, éventuellement, sa part des recettes. Cela lui donne une idée du niveau de ce qu’il peut espérer et des préférences des différents investisseurs.

Ces classements annuels sont également disponibles en pourcentage du devis. Et là, le producteur peut détecter, une année ou plusieurs années données, pour quels films tel investisseur a décidé de prendre en charge une partie du financement plus importante par rapport aux devis des films.

Les abonnés du site sont évidemment des producteurs, mais aussi la plupart des distributeurs importants, les chaînes qui investissent dans le cinéma, des collectivités locales, des banques et des  agents.