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Jusqu’à la fin septembre la fréquentation cinématographique en France justifiait notre optimisme. https://siritz.com/editorial/cinema-les-phenomenes-de-cet-ete/Elle était en effet non seulement bien supérieure à celle de l’année dernière mais retrouvait ses niveaux d’avant Covid. Un résultat approchant les 200 millions d’entrées en 2023 était en vue.

Or, soudain, la dernière semaine de septembre, à cheval sur octobre, la fréquentation est passée très en-dessous de celle de l’année dernière, avec une chute de 11% au niveau national. Et ce, malgré de nouveaux films à priori plus porteurs que ceux de la semaine équivalente de l’année dernière, notamment des films Français comme « Dogman » de Luc Besson https://siritz.com/cinescoop/retour-du-besson-touch-avec-dogma/, « Un nouveau départ » de Philippe Lebfevre https://siritz.com/cinescoop/casting-et-scenario-tirent-la-comedie/et « Le procès Goldman » de Cédric Khan https://siritz.com/cinescoop/avocat-dans-ce-film-scenariste-dun-autre/.

Puis, la semaine suivante, démarrant le 4 octobre, la chute est encore plus impressionnante, malgré la sortie de deux poids lourds Français, encensés par la critique : « Le règne animal » https://siritz.com/cinescoop/gros-moyens-pour-une-fable-ecologique/et « Bernadette » https://siritz.com/cinescoop/deneuve-premiere-damme-de-france/.

En effet, sur Paris-Périphérie (cf Cinéchiffres) la baisse par rapport à l’année dernière est de 30%, avec des journées à moins de 40 000 entrées, du quasiment jamais vu. Par rapport aux années pré-Covid la chute est de sensiblement plus que 50%. Et les films en seconde semaines chutent de plus de 50%, alors qu’au-delà de 30/35% l’évolution est normalement jugée décevante.

Est-ce dû à l’exceptionnelle poursuite du temps d’été, les spectateurs potentiels souhaitant en profiter avant que n’arrive la grisaille d’automne ? Où à la phobie des punaises de lit qui auraient envahi les cinémas ? Ou au fait que aucun des films sur lesquels comptait la profession ne répond aux attentes du public ? Ou au trois à la fois ? C’est possible que ce ne soit que les deux causes tout à fait conjoncturelles. Mais il est désormais très probable que 2023 n’approchera pas les 200 millions d’entrées des années pré-covid. Et, comme on le sait, la poursuite de la grève des comédiens américains va immanquablement entrainer un manque de blockbusters de Hollywood au second semestre de l’année prochaine et, peut-être au premier de l’année suivante. https://siritz.com/editorial/une-menace-a-prendre-au-serieux/ Le cinéma en France n’aura donc retrouvé pendant au moins trois ans qu’un étiage très en-dessous de celui d’avant les confinements, avec au moins autant de salles et de films. Cela justifie une certaine inquiétude.