LE FINANCEMENT DE L’ENFANT REVE

Un film à petit budget produit par  TS Productions 

Ce film, réalisé par Raphaël Jacoulot, sort cette semaine.

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Enfant_rêvé

C’est un film à petit budget (2,85 millions  €) qui a obtenu l’avance sur recette. Il est typique de la difficulté croissante que rencontrent les producteurs pour monter le financement des films à budget moyen ou petit. Et il illustre l’obligation pour ces producteurs de tirer sur les prix des industries techniques dont faisait état Didier Huck dans son Carrefour. https://siritz.com/le-carrefour/didier-huck-sur-nos-industries-techniques/

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article qui analyse la structure du financement de ce film.

Pas moins de 15 investisseurs en plus du producteur délégué

Tout d’abord, TS Productions (Myléna Poylo et Gille Sacuto) a dû trouver pas moins de 15 investisseurs pour boucler son financement, car il y a trois soficas, dont une adossée,  deux autres organismes ayant attribué une subvention et deux entreprises du groupe Canal+

Par ailleurs, la société de production a mis tout son salaire et ses frais généraux en participation. Or, avant que la préparation d’un film soit lancée, il y a des mois de travail, parfois des années, de lui même et de ses collaborateurs.

La principale source de financement est le  groupe Canal qui en fournit presque le quart. L’Avance sur recette arrive en seconde position,  avec  18% . Or, quand la productrice a commandé ce projet et que le scénario a été écrit rien ne garantissait que cette avance  allait être obtenue. Il est vrai qu’un soutien sélectif du CNC a été attribué pour le développement du projet.

Les soficas représentent 11% du financement et, comme pour beaucoup de films, sont indispensables pour boucler le budget. Elles vont prendre une part très importante des RNPP jusqu’à amortissement de 115% de leur investissement. De ce fait, sauf succès exceptionnel, la rémunération du producteur délégué proviendra essentiellement du soutien automatique qui lui est réservé. Et, éventuellement, des 10% d’imprévus qui n’auraient pas été dépensés. Néanmoins, comme il n’y a pas de financement par une chaîne de télévision en clair, cela laisse la possibilité d’une vente. Mais la fenêtre de diffusion sera alors de 3 ans.

A noter le minimum garanti, certes modeste, pour le mandat VoD et celui pour le mandat vente internationale.

Les précédents films de TS Productions

Le précédant film produit par TS productions était un documentaire, « Les petits maîtres du grand hôtel » sorti en 2017. Il avait un budget de 490 000 € et était distribué par Jour2fête.

Cette société a obtenu de nombreux prix, dont, en 2009, 7 Césars pour Séraphine, notamment celui du meilleur film.

http://tsproductions.fr/la-societe

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.