LE BAROMETRE DE LA DISTRIBUTION DES FILMS FRANÇAIS
Amortissement du minimum garanti la première semaine des films français sortis en 2020
Au début de l’année Siritz.com a évalué la rentabilité de la distribution des films français sortis en 2019. Il en ressort que, pour 71% d’entre eux, le distributeur n’a pas amorti ses investissements.https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/en-2019-les-recettes-salles-de-71-des-films-francais-sortis-nont-pas-couvert-linvestissement-du-distributeur/ Néanmoins, une autre analyse montre que la distribution des films français avait tout de même été globalement bénéficiaire. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/en-2019-la-distribution-de-films-francais-en-salle-globalement-beneficiaire/
Aujourd’hui, Siritz.com inaugure un nouveau baromètre de la distribution des films français sortis en salle en 2020. Il calcule pourcentage de la recette salle hors taxe du distributeur au cours de la première semaine en salle par rapport au minimum garanti accordé au producteur.
Le prix moyen d’une place de cinéma étant selon le CNC de 6,7 €, la recette moyenne hors taxe du distributeur est évaluée 2,4 €. Elle ne prend pas en compte le soutien automatique à la distribution.
Le nouveau baromètre ne prend pas en compte les frais d’édition du distributeur ni les films pour lesquelles le distributeur n’a pas donné de minimum garanti. Parmi ceux-ci se trouvent des films dont le distributeur est également producteur et a inclus la totalité de son apport dans son investissement en tant que producteur, ce qui augmente ses droits sur le film.
Par ailleurs, pour plus de la moitié des films, le minimum garanti est accordé en échange un ou plusieurs autres mandats que celui de la salle : vidéo, VoD, étranger, voir TV. Ce qui améliore la rentabilité du film et dont ce baromètre ne tient évidemment pas compte.
Mais le nouveau baromètre donne tout de même une bonne approximation des performances d’un film.
Cette article a été rédigé à partir des données fournies par le site Cinéfinances.info*
Les rentabilités la plus élevées
Le minimum garanti le plus élevé a été accordé par Studio Canal et Pathé, associés à 50/50 pour tous mandats, pour « Le Prince oublié », réalisé par Michel Hazanavicius Il est de 6 millions €. Le film ayant un budget de 24,9 millions €, ce MG représente 24% du budget. Or le film ayant rassemblé 457 000 spectateurs la première semaine, ceux-ci n’ont permis d’amortir que 18% du minimum garanti la première semaine.
L’amortissement le plus élevé est celui de « 10 jours sans maman », réalisé par Ludovic Bernard. Le film a été distribué par le Studio Canal. Son budget est de 8,9 millions € et le MG de 500 000 € pour tous mandats. La première semaine le film a rassemblé 582 000 spectateurs.
https://fr.wikipedia.org/wiki/10_jours_sans_maman
Il y a 13 films dont rien que les recettes en salle ont permis d’amortir dès la première semaine le minimum garanti du distributeur.
L’amortissement moyen la première semaine est de 31%. C’est celui de « L’Etat sauvage », réalisé par David Perault, pour lequel Pyramide a accordé un MG de 100 000 €. La première semaine, le film a rassemblé 12 000 spectateurs. Et aussi « Cuban network », réalisé par Olivier Assayas, pour lequel Orange studio a accordé un minimum garanti de 700 000 € et qui a rassemblé la première semaine 90 000 spectateurs.
Les rentabilités médianes et moyennes
L’amortissement médian (autant de films au-dessus qu’en dessous) est 58%. C’est celui de Cunningham, réalisé par Ala Kovgam. Arsam international a donné un MG de 50 000 €. Le film a rassemblé 12 000 spectateurs la première semaine.
Les plus mauvaises performances sont de moins de 5%. Ce sont celles de « Le capital au XXIème siècle », distribué par Diaphana pour un MG de 180 000 € (<5000 entrées) , « Mosquito » distribué par Alfama films, pour un MG de 50 000 € (<1000 entrées) et « Douze mille », distribué par Shellac pour un MG de 50 000 € (<1000 entrées).
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.