FILMS FRANÇAIS 2023 : 80% DE MG

Le CNC vient de lancer un « Observatoire de la distribution », qui fait un très intéressant point de ce très important secteur en 2022. https://www.cnc.fr/professionnels/etudes-et-rapports/etudes-prospectives/lobservatoire-de-la-distribution-cinematographique_2104858

Il note :

-une démultiplication en vingt ans des sociétés de distribution, du fait de faibles barrières à l’entrée et de logiques auto-distribution un émiettement du secteur et une myriade de micro structures, souvent éphémères, qui diluent le poids des grands distributeurs dans l’offre…

-un émiettement du secteur et une myriade de micro-structures, souvent éphémères, qui diluent le poids des grands distributeurs dans l’offre, sans bousculer l’hyper concentration du marché : 21 % des sociétés actives sur la 1 ère exclusivité totalisent 97 % des encaissements en 2022

-pour les distributeurs français un chiffre d’affaires en 2022 qui revient au niveau d’avant crise et davantage d’entreprises dégageant un bénéfice net en 2021 vs. 2019, malgré des effectifs en hausse au global

-et tout particulièrement des investissements des distributeurs en baisse depuis 10 ans sur les films d’initiative française, aussi bien en mandats qu’en frais d’édition

A partir des chiffres de Cinéfinances.info* nous avons commencé à établir un baromètre des distributeurs des films français (de fiction y compris les films minoritaires français) en 2023. Ce baromètre ne concerne pas les films d’animation, ni celui des documentaires. Le distributeur est un élément essentiel du montage financier de la production d’un film, car, dans la plupart des cas, même quand il  ne fournit pas de minimum garanti, tous les investisseurs veulent connaître le distributeur avant d’intervenir.

Pour 20% des films le distributeur ne donne pas de minimum garanti, dont 3% d’entre eux parce qu’ils sont également producteurs délégués.

Quand il existe, ce minimum garanti peut représenter une pourcentage très variable du budget total. Le plus élevé est celui de Wild Bunch pour « Les Promesses », qui est une production Italienne à 90%. (voir plus bas). https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Promesses_(film,_2021,_Sthers)  Mais pour les deux « Mousquetaires », le minimum garanti de Pathé représente 40% du budget.https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-dartagnan/ et https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-milady/

Rappelons à ce propos que le soutien automatique à la distribution est plafonné à un million d’entrée alors que le soutien à la production n’est pas plafonné. En tout cas, cela veut dire que les distributeurs accordent un minimum garanti à 80% des films.

Le minimum garanti le plus élevé concerne aussi le film au budget le plus élevé. »Asterix & Obélix, l’empire du milieu » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/

Pour les minima garantis les plus élevés, le niveau de ceux-ci dépend beaucoup de l’étendue des mandats. Ainsi, dans le Top 10 des minima garantis,  le distributeur a toujours tous les mandats.

Les deux plus forts minima garantis sont aussi ceux des 3 Mousquetaires pour lesquels le pourcentage de ce minimum garanti en fonction du budget total est le plus élevé.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.