BAROMÈTRE DE LA DISTRIBUTION DES FILMS FRANÇAIS

« SIMONE-LE VOYAGE DU SIÈCLE » ET « QU’EST-CE QU’ON A FAIT AU BON DIEU » EN TÊTE

Le distributeur en salle est l’investisseur le plus important dans le financement d’un film français et sa capacité à exister. Non seulement parce que son éventuel minimum garanti est souvent un complément indispensable à l’équilibre de son financement, mais parce que, sans l’engagement de ce distributeur, les autres partenaires n’investissent pas et le film n’a pas son agrément.

Cinéfinances.info* qui publie les engagements des distributeurs sur tous les films français à mesure qu’ils sortent en salle nous les a fournis pour que nous puissions en tirer des baromètres très instructifs sur l’année 2022. Mais attention : ceux-ci comprennent tous les films français et donc les fictions aussi les animations et les documentaires (dont les minima garantis sont en général très bas, voire inexistants) tout comme les productions françaises minoritaires. Par ailleurs, nous n’avons pris en compte que le minimum garanti qui comprend le mandat salle, bien que celui-ci comprenne souvent d’autres mandats comme la vidéo, la vod, les ventes à l’étranger, voire la télévision.

Mais souvent le distributeur donne un minimum garanti séparé par mandat. Nous n’avons pris alors en compte que celui qui comprend la salle. De même, très souvent un grand groupe a investi une somme importante en tant que producteur  du film et ne donne aucun minimum garanti. C’est par exemple le cas d’UGC pour « Qu’est-ce qu’on a Tous fait au bon Dieu ». C’est souvent le cas de Gaumont et Pathé.

On voit que le minimum garanti moyen est de 327 000 € et le médian de 100 000 €.

Le plus élevé est celui que Warner a accordé pour « Simone-Le voyage du siècle » et il est de 3,8 millions € pour tous les mandats. En France le film approche les 2,5 millions d’entrées, soit plus de 8,5 millions € de recettes salle pour le distributeur auxquels il faut ajouter 340 000 € de fonds de soutien automatique à réinvestir . https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-dolivier-dahan/

Comme on le voit il y a 10 films dont le minimum garanti dépasse 1,5 millions €.

Une autre façon de calculer très instructive est le nombre de copies, c’est-à-dire le nombre de salles dans lesquelles il est joué le premier jour. Arrive de loin en tête « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu », avec 923 copies. Or UGC n’a pas donné de minimum garanti parce qu’il est producteur du film par l’une de ses filiales qui a investi 3,8 millions € (mais sans tenir compte du crédit d’impôt). https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-de-chauveron/

En 2022 y a 10 films qui ont bénéficié d’une sortie sur 616 copies ou plus. Le nombre de copies donne une indication du volume financier investi par le distributeur dans la promotion du film. C’est d’ailleurs en général son investissement le plus important.

C’est à comparer au nombre de copies par film qui est moyenne de 229. Le nombre médian est de 179.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.