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L'édito de Serge
Serge Siritzki

UNE AVALANCHE DE SORTIES DE FILMS

Par Serge Siritzky

15 nouveaux films sont sortis cette semaine dont 6 français. Ce qui repose la sempiternelle question du nombre de films. https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0611696460072-musique-series-podcasts-quand-lexces-doffre-abime-la-demande-2430605.php#xtor=CS1-3046

La semaine dernière certains se félicitaient des bons résultats d’une semaine qui avait rassemblé 2,6 millions de spectateurs, avec la première semaine du James Bond, qui rassemblait 52% du total, alors que la semaine équivalent de 2019 atteignant 2,7 millions de spectateurs sans sortie notable. La semaine suivante en 2019 allait atteindre 3,8 millions de spectateurs avec la sortie de « Joker ».

Cette semaine deux films ont une fréquentation qui dépasse les 65 000 entrées le premier jour. Mais « Eiffel », sorti dans 685 salles, est un film dont le budget dépasse les 23 millions € et pour lequel Pathé a donné un minimum garanti de 3,8 millions € pour tous les mandats. Ses ventes à l’étrangers ne doivent pas être négligeables, mais il doit dégager plus de 3 millions d’entrées pour amortir son investissement français. Il est peu certain qu’il y parvienne, même si les deux prochaines semaines sont celles des vacances de la Toussaint.

« Le loup et le lion », sorti dans 568 salles, a un budget de 12 millions € et StudioCanal a donné un minimum garanti de   400 000 € pour tous supports France. Il devrait pouvoir amortir son investissement, d’autant plus que c’est le genre de film familial boosté par les vacances scolaires. Mais le distributeur aura peut-être du mal à récolter la totalité de sa commission.

Loin derrière,  le film américain « La Famille Addams 2 », sorti dans 591 salles a rassemblé 29 000 spectateurs. Le un, sorti en 2019, avait rassemblé son premier jour 80 000 entrées dans 503 salles.

« Le dernier duel » a rassemblé 21 000 entrées dans 364 salles. Le dernier film, de Ridley Scott, « Alien : Covenant », sorti en 2017 dans 611 salles en avait rassemblé 187 000.

Puis nous trouvons « Debout les femmes », le documentaire de Gilles Perret et François Ruffin. Son budget n’est que de        173 000 €. Jour2fête n’a pas donné de minimum garanti. Sorti dans 95 salles il a rassemblé 13 000 entrées. Il devrait être bénéficiaire car le soutien automatique jusqu’à 100 000 entrées, et surtout jusqu’à 50 000 entrées, est très élevé.

« Julie (en 12 chapitres) » est distribué par Memento Films dans 144 salles. Il rassemble 11 000 spectateurs le 1er jour mais, étant un film norvégien ne bénéficie pas du soutien automatique boosté pour les films à moins de 100 000 entrées.

Puis on tombe à 4 200 entrées pour « L’homme de la cave », sorti dans 185 salles. Ad vitam a donné un minimum garanti de 200 000 € et il aura du mal à investir son investissement.

Tous les autres films ont des performances bien moindre.

Peu de films surnagent dans les médias

Mais, avant même de sortir son film chaque distributeur vise à le faire distinguer par le public. En ce qui me concerne je suis un cinéphile qui voit en moyenne deux films par semaine. Je suis abonné à 5 quotidiens et un hebdomadaire. Seulement cinq des films de la semaine étaient analysés par mes lectures et aucun de mes journaux n’en mettait plus de 3 en avant. Une majorité des films de la semaine n’était pas citée du tout.

Est-ce à dire que les autres films ne présente aucun intérêt ? D’ailleurs les critiques ont-ils eu le temps de les voir ? Je n’en sait rien.

Mercredi prochain ce sont 19 films qui vont sortir, dont 9 français. Une grande partie des films sortis la semaine dernière seront obligés de quitter l’affiche pour leur faire de la place.

Comme on l’a déjà vu l’écosystème de notre cinéma incite à la multiplication des films, avec des très forts amortisseurs pour les films français visant moins de 100 000 entrées. https://siritz.com/financine/performance-distribution-des-films-francais/

Les films français  gros budget, c’est-à-dire à plus de 10 millions € de budget sont distribués, voire produits par des sociétés contrôlant un média (réseau de salles, chaînes de télévision) qui permettent de prendre des risques.Et ils sont confrontés aux blockbusters américains qui visent le marché mondial et accaparent  environ la moitié  de nos spectateurs.

Les films dits « du milieu », dont les chaînes ont besoin pour remplir leurs obligations et que les producteurs financent avec le soutien prélevé sur leurs recettes et celle des films étrangers, sont condamnés à un nombre croissant d’échec.  Mais de nombreux producteurs ont appris à tirer parti de ce mécanisme infernal et sont bénéficiaires avant que le film ne sorte.

La question est : est-ce un système sain ?

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