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L'édito de Serge
Serge Siritzki

UN LIVRE INCONTOURNABLE SUR LE CINÉMA

Par Serge Siritzky

Le dernier livre de Frédéric Sojcher ,« Anatomie du cinéma » (1), donne les clefs de tout ce qu’il faut savoir pour faire des films et permet de découvrir une partie cachée du 7 eme art : les coulisse de la création. C’est un livre incontournable sur le cinéma .
Tout d’abord c’est un ouvrage indispensable pour tous les étudiants qui veulent faire leur métier de cet art. Mais il est également passionnant et bien utile pour tous les professionnels du cinéma.


Il faut dire qu’il est écrit par un homme qui est bien placé pour connaître tous les aspects de cet art qui est aussi une industrie. Frédéric Sojcher est en effet professeur en pratique du cinéma à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et y dirige le Master en scénario, réalisation et production. Mais il est également réalisateur de plusieurs courts et longs métrages. Enfin il est Belge et l’on sait la place singulière de la Belgique dans le cinéma.
Le livre se divise en trois parties :
-l’Histoire et l’Économie depuis la création du cinéma jusqu’à aujourd’hui.
-Toutes les étapes de la fabrication d’un film et de la rencontre avec, non pas « un », mais « des » publics.
-l’enseignement du cinéma et les débats sociaux qui le traversent.

                         Ce sont les français qui ont créé le cinéma
Son approche de chacune de ces parties l’histoire est articulée autour de réflexions enrichissantes.
Ainsi, pour comprendre l’histoire du cinéma, il rappelle que « le »cinéma a été créé par les frères Lumière et non par Thomas Edison comme l’affirment les américains. Car le kinétoscope de ce dernier permettait à une seule personne de visionner des images animées en tournant la manivelle dun boitier alors que le Cinématographe des frères permettait de projeter un film sur un écran et de faire partager ce qu’il montrait à un public. C’est une caractéristique du 7ème art qu’il ne faut jamais oublie.r
En fait, à ses débuts, le cinéma est entièrement inventé par des français. C’est ainsi Georges Mélies qui, l’un des premiers, a inventé des fictions pour y inclure ses trucages. De même, Charles Pathé est le premier à louer un film à un exploitant en partageant la recette plutôt que de lui vendre une copie. Puis il sera le premier à cumuler production, distribution et exploitation.

                         C’est le cinéma américain qui domine le monde
Pourtant, avant même l’avènement du parlant qui fractionnera les marchés en zones linguistiques, c’est le cinéma américain qui dominera le monde en drainant partout le plus de spectateurs. Frédéric Sojcher rappelle l’analyse du réalisateur Bertrand Tavernier qui fournit peut-être l’explication de cette domination : « le cinéma classique français aurait tendance à se concentrer sur les personnages. On suit leurs parcours psychologiques. Le cinéma classique américain au contraire aurait tendance à privilégier l’action : c’est par l’action que que le protagoniste s’y révèle, et non par sa psyché. » Or la psyché dépend en grande partie de la société dans laquelle on a été élevé et dans laquelle on vit alors que l’action des individus sur la réalité et leur réaction aux évènements est plus universelle.
Par ailleurs, le monde du cinéma se divise entre ceux qui considèrent que l’histoire qu’un film raconte prime sur tout le reste et ceux qui considèrent que la manière dont un film est mis en scène prime tout le reste.

                                     Économie et esthétique se télescopent
Parce qu’il parle d’expérience Frédéric Sojcher démontre à quel point économie et esthétique se télescopent. Un auteur ne peut concevoir un film que s’il sait de quel budget il pourra disposer.
Bien entendu le cinéma est une industrie du prototype. Aucun producteur n’a trouvé la martingale du succès. C’est le succès d’un petit nombre de films qui rend rentable l’ensemble de la production.
Il est clair le développement des plate-formes et des séries a une profonde incidence sur le cinéma. Il explique peut-être l’actuelle baisse de la fréquentation et sans aucun doute celle de la production américaine. Mais, comme le démontre « L’anatomie du cinéma », tout laisse à penser que le cinéma restera un art majeur et une véritable industrie.

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