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L'édito de Serge
Serge Siritzki

SUITE DE L’ÉDITORIAL SUR « EN THÉRAPIE »

Par Serge Siritzky

SUR LES RÉACTIONS D’UN LECTEUR

L’éditorial intitulé « Les leçons à tirer de En thérapie », paru hier, a suscité de nombreuses réactions, notamment sur Facebook. Il parait utile d’en publier une qui reflète plusieurs d’entre elles et qui me permets de préciser mon propos. https://siritz.com/cinescoop/les-lecons-du-succes-de-en-therapie/

Elle a été envoyée par Ludo du Clary :

Papier intéressant, mais qui oublie les #auteurs des 900 pages de texte écrites en 2 ans : David Elkaïm, Vincent Poymiro, Pauline Guéna, Alexandre Manneville et Nacim Mehtar. Là est la vraie clef du succès de la série, et des séries en général. Ensuite vient la force de frappe des réals et du cast, qui est clairement exceptionnelle ici. Evidemment que l’exposition énorme dans les médias est une clef du succès aussi, grâce aux talentueux réals et producteurs de la série. Mais que les auteurs ne fassent pas partie des « leçons du succès »…..

Amis journalistes, il faut faire votre job. Vraiment.

Tout d’abord je voulais affirmer que je partage ces remarques qui sont essentielles. Mais il s’agit d’un éditorial et non d’un article sur la série. Et cet éditorial a pour objet, comme l’indique son titre, de tirer des leçons.

La première c’est que ce duo de réalisateurs à succès du cinéma français a choisi de consacrer à une série pour la télévision au moins le temps qu’ils consacre habituellement à un d’un long métrage. Cela illustre le fait que la série est désormais reconnue comme un art majeur, au même titre que le film de cinéma. Et donc qu’il est susceptible d’attirer même les « stars » de ce cinéma. Cela avait déjà été le cas pour « Le bureau des légendes » qui avait été créé pr un réalisateur à succès , Eric Rochant et interprété par un autre réalisateur et acteur à succès, Mathieu Kassovitz. Mais eux, depuis,  ont quasiment basculé dans le monde des séries. A noter que le producteur du « Bureau des légendes », Fédération Entertainment,  est coproducteur de de « En thérapie ».

La seconde leçon c’est qu’un des grands producteurs français du cinéma d’auteur s’est lancé dans la production d’une série pour la télévision. Il avait certes déjà produit une fiction et des documentaires pour la télévision, mais pas 35 épisodes pour un budget de 8 millions € ce qui a dû mobiliser une grande part de son énergie pendant longtemps.

DE VÉRITABLES AUTEURS ET DES CHEFS D’ORCHESTRE

Par ailleurs, quand je dis que ces deux réalisateurs sont les auteurs de la série, alors qu’il s’agit d’une adaptation de la série israélienne, je maintiens. La série israélienne a fourni le concept qui est très simple. Mais les deux réalisateurs ont apporté leur patte, que l’on retrouve dans tous leurs films : un humour subtil ; la présentation d’une société, d’un milieu et de leur problématique ; et une profonde empathie pour leurs personnages. Par ailleurs, le choix de la période des attentats comme révélateur des différentes composantes de la société française ouvre des angles très riches.

Enfin, comme dans toutes les séries longues aujourd’hui, les showrunners sont avant tout des chefs d’orchestre. Un orchestre qui comprend ici des solistes de grands talents comme les cinq scénaristes et les trois réalisateurs. Sans eux, à partir du concept de départ, il est probable que les épisodes aient vite paru répétitifs, alors que le récit va de rebondissement en rebondissement et que le spectateur est constamment maintenu en haleine.

Il semble d’ailleurs que, désormais, les scénaristes de talent et d’expérience vont être le principal goulot d’étranglement dans les secteur des séries puisque la demande des séries de qualité va exploser du fait du développement des plateformes.

Quant aux comédiens il est très probable que cette série constitue pour eux un tremplin, comme cela se produit avec les succès au box-office du cinéma.

https://www.telerama.fr/ecrans/en-therapie-un-succes-qui-fait-du-bien-6817711.php

Dernière  leçon à tirer : le succès de la politique numérique d’Arte qui ose diffuser, sur Arte TV, dès le premier jour tous les épisodes de la série, avant même que la chaîne n’ai commencé à en diffuser 5. En une semaine ils ont rassemblé 5 millions de vus, sans que cela n’empêche la chaîne de battre des records. C’est un exemple remarquable de la façon dont une chaîne peut répondre aux plateformes S-VoD.

Bien entendu, toutes les remarques de professionnels sur ce véritable événement sont les bienvenues et seront relayées.

Serge Siritzky

PS : Mon compte facebook a été piraté et dans Messenger il ne faut pas ouvrir la vidéo « Cela te ressemble »qui vise à prendre votre mail et son mot de passe.

 

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