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L'édito de Serge
Serge Siritzki

Opportunités

Par Serge Siritzky

Le cinéma pourrait tirer parti du confinement pour en tirer deux avantages, l’un temporaire, l’autre à plus long terme

Ma proposition, dans l’éditorial de la semaine dernière,  de créer une taxe de solidarité provisoire  sur les plates-formes de S-vod pour compenser certaines pertes, ponctuelles, mais très lourdes, du cinéma, a, en général, reçu l’approbation de nombreux professionnels. Mais, Pascal Rogard, le directeur général de la Sacd a manifesté son hostilité puisque les auteurs, que la Sacd représente, sont rémunérés sur la recette hors taxe de ces plates-formes et que, donc, la mesure proposée réduirait l’assiette de leur rémunération. C’est exacte, mais ma proposition part du principe-ã vérifier- que la progression des abonnés à ces plates-formes, et tout particulièrement à Netflix, est beaucoup plus élevée que te taux du prélèvement supplémentaire auquel elles seraient soumises. On parle en effet, mais c’est à vérifier, d’une progression des abonnements de 20 ã 30%. C’est d’ailleurs l’augmentation du chiffre d’affaires annoncé par différentes plates-formes de Vod.  Dans ce cas, je propose une augmentation de la TSA de 5,5 ã 15,5%, donc, bien inférieure.

Pascal Rogard  confirme son refus de cette mesure car l’augmentation de la rémunération des auteurs par les plate-formes ne serait qu’une compensation partielle de la baisse des recettes provenant de la télévision en clair dont le chiffre d’affaires a plongé. C’est vrai, mais cette baisse là est le lot de la grande majorité des français : pendant cette crise sanitaire notre PNB, et donc le revenu de la majorité de français, va baisser. Peu d’entre eux ont la possibilité de se rattraper par ailleurs. Les auteurs bénéficieraient de la part des plates-formes d’une compensation réduite.

Une autre objection est que les plates-formes vont répercuter cette hausse sur leurs clients. Mais que les abonnés ã Netflix payent un euro ou ceux ã Prime de 50 centimes de plus  par mois  passerait sans doute inaperçu. Surtout, comme le note Serge Hayat dans son interview, rien ne prouve que ces plates-formes refusent cette mesure ou en répercutent le poids sur leurs clients. Ce serait en effet une opportunité de montrer qu’elles sont de vrais partenaires du cinéma et, du public, qu’elles savent être solidaires du cinéma dans les moments difficiles.

L’occasion de relancer la VoD qui pourrait devenir une véritable ressource supplémentaire pour les distributeurs

En tout cas, le confinement semble être l’occasion de relancer la VoD qui n’a jamais vraiment décollé en France.  Ainsi Gaumont a décidé de bénéficier de la dérogation exceptionnelle du CNC  et de sortir 4 films en Vod, dont Papi sitter qui n’avait que 10 jours d’exploitation. On va voir si les grandes plates-formes de VoD saisissent l’opportunité de relancer ce service, en proposant des films frais. Et elles devraient pouvoir négocier avec les chaînes de télévision des tarifs publicitaires réduits. Cela permettrait au grand public de découvrir ce média très commode pour voir des films qu’ils ont ratés en salle. Et cela représenterait pour les distributeurs qui ont, dans la moitié 

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