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L'édito de Serge
Serge Siritzki

Le cinéma et les séries attendent toujours

Par Serge Siritzky

Les annonces du gouvernement concernant l’ouverture des restaurants sont inquiétantes

Le cinéma et les séries attendent toujours des informations et des actes de la part des pouvoirs publics. Or, les annonces du gouvernement concernant l’ouverture des restaurants sont inquiétantes pour les salles de cinéma. Les règles sanitaires ne seront fixées définitivement que le 27 mai. Néanmoins le gouvernement dit souhaiter une séparation de 4 mètres carrés entre chaque table. Pour la plupart des restaurants c’est 25 % de la jauge habituelle. Une grande partie d’entre eux  ne pourront rentabiliser les coûts supplémentaires générés par une ouverture. Transposée aux salles de cinéma cette précaution  signifierait un fauteuil sur 4. Avec la mėme impossibilité, pour la plupart des exploitants d’amortir la rėouverture.

Il est clair qu’après avoir pėchė en déclarant que les masques n’étaient  pas nécessaires au lieu de dire qu’ils étaient nécessaires mais qu’on n’en avait pas, le gouvernement ne veut, en aucun cas,  risquer d’être accusé à nouveau d’avoir sous-estimé les risques.

Certes, il est possible que, d’ici la fin mai pour les restaurants, et de  mi-juin pour les cinémas, en fonction des premiers résultats du déconfinement , ces règles soient assouplies. C’est à  espérer.

Pour les cinémas il ne peut y avoir de zones vertes et rouges.

Mais, autre raison d’inquiétude, l’ouverture des restaurants le 2 juin ne sera permise que dans les dėpartements verts. Or, on n’a aucune idée des conditions et de la rapidité de passage du rouge au vert. Et, tant que  les salles de cinéma de Paris et de l‘Ile de France  n’ouvrent, pas aucun distributeur ne sortira son film. Même dans les zones vertes, la plupart des cinémas resteraient donc fermés. Pour les salles cinéma il ne peut y avoir de zones vertes et rouges.

La FNCF aurait pu saisir l’occasion  du succès du Drive-in Festival pour argumenter que les français plébiscitent la sortie cinéma. Ainsi, en Italie l’équivalent de la FNCF, soutien une grande opération de drive-ins dans ce sens.

http://(https://siritz.com/cinescoop/succes-du-drive-in-festival/).

En France, la FNCF a préféré demander leur fermeture au CNC pour saisir l’occasion de reprocher aux pouvoirs publics  de n’avoir toujours pas donné d’indication sur l’ouverture des salles. L’Etat aurait, en effet, pu fixer des conditions et une date d’ouverture, quitte à les conditionner à l’évolution de l’épidémie. Et les exploitants n’ont pas non plus d’indication sur ce que serait le plan annoncé de soutien de l’Etat aux salles. Il semble qu’il s’agirait de soutien à la promotion, ce que M6 avait déjà spontanément proposé à la FNCF, mais pas d’une augmentation du soutien automatique pour inciter à la programmation de films français porteurs dès l’ouverture.

http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/franck-riester-si-je-pouvais-vous-dire-la-reouverture-sera-a-telle-date-je-le-ferais-09-05-2020-8313603.php

En ce qui concerne les tournages de films et de séries, la profession a déjà mis au point les nouvelles règles sanitaires. Elles devraient augmenter d’environ 10% les coûts, avec de fortes variations selon le genre de film ou de série. Le tournage de certains feuilletons quotidiens a déjà commencé. Mais leur spécificité est que le tournage suit de peu l’écriture du scénario et que celui-ci peut-être modifié sIl y a un incident de tournage. Enfin, le fonds de garantie des risques pandémiques, sans lequel les tournages de films ou de séries ne peuvent redémarrer, n’est toujours pas mis en place.  Le chef de l’Etat a exigé que les soficas alimentent ce fonds alors que ça n’est pas prévu par la loi les créant ni leur statut. Ce qui les oblige à trouver des moyens de contourner ces obstacles. Espérons que ce n’est pas ce qui bloque la mise en place de ce fonds et, donc, la relance des tournages. 

Donc le cinéma et les séries attendent toujours.

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