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L'édito de Serge
Serge Siritzki

FRÉQUENTATIONS:RAISON D’ÊTRE OPTIMISTE

Par Serge Siritzky

La très sensible baisse de la fréquentation par rapport à la période d’avant la crise reste évidemment le principal problème de l’industrie cinématographique française.

Depuis 2009, la fréquentation a toujours dépassé les 200 millions de spectateurs par an, sauf en 2013 où elle a néanmoins dépassé les 193 millions d’entrées. 2019 était une année record avec 213 millions d’entrées. Depuis le début de l’année on se situe à environ 30% au-dessous de 2019 soit à un niveau qui pourrait être de l’ordre 150 millions d’entrées. Un niveau très insuffisant, sur le long terme, pour assurer l’équilibre de notre exploitation, notre distribution et notre production.

A quoi est dû ce recul ? En partie à l’offre de films américains qui, avant la crise avaient une part de marché de 55% et qui sont tombés à moins de 30%. Les majors américaines, pour lutter contre la piraterie, procèdent à des sorties mondiales simultanées. Actuellement, elles attendent que les salles fonctionnent normalement dans presque tous les pays pour sortir une grande partie leurs plus importants films.

L’autre explication tient au profil des spectateurs. Le Film français de la semaine dernière publie une très parlante analyse sur les résultats de mars, effectuée par Vertigo, une société spécialisée dans le marketing du cinéma. On voit qu’en mars 2022, par rapport à mars 2019 le recul est de 30%. Il est plus important chez les femmes (-33%) que chez les hommes (-26%). Les baisses les plus importantes sont chez les 50/59 ans (-34%) et surtout les 60 ans et + (-38%). Notamment en ce qui concerne ces deux dernières catégories, il est clair que c’est la peur persistante du covid qui est l’explication principale. Au contraire les 35/49 ans n’ont reculé que de 17%.

Et ces reculs ont surtout affectés les occasionnels dont la part de marché a chuté de 38% alors que sur les réguliers elle n’a reculé que de 26% et des assidus de 24%.

Ces données peuvent donc inciter à l’optimisme. Quand la covid sera considérée comme ayant été quasiment éradiquée les spectateurs les plus âgés reviendront dans les salles. De même, quand les américains sortiront leurs grands blosckbusters, ce retour touchera aussi les occasionnels.

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