SUCCÈS DES CÉSARS ET SACRE D’AUDIARD
Pour sa 50 ème édition les Césars, sur Canal+, ont enfin été le spectacle qu’ils auraient toujours dû être : à la gloire du plus populaire de tous les spectacles français. Et un spectacle fier d’être ce qu’il est.
Même les assommantes litanies de remerciements ont été très limitées tout comme les virulentes prises de position politiques. L’article que Le Monde lui a consacré résume parfaitement ce constat : « décence, sobriété, humour, timing raisonné, hommage aux disparus, engament citoyen ».
Il faut dire que cette cérémonie couronne une année de haut niveau pour le cinéma français. Et illustre aussi la nouvelle donne de son public : celui-ci sait d’emblée ce qu’il veut voir et ce qui ne l’intéresse pas. Ce ne sont ni les stars ni le budget qui le motivent. C’est le cas pour « L’histoire de Souleymane », de Boris Lokjine, sur la vie d’un immigré clandestin à Paris, couronné 4 fois. Ce film, dont le budget est moins de la moitié du budget moyen des films de fiction français sortis en 2024, est sorti dans 204 sallest où il a rassemblé 126 000 entrées la première semaine. Il n’a chuté que de 15% en seconde semaine et de 4% en troisième. Après 21 semaines d’exploitation il en est à près de 600 000 entrées. https://siritz.com/cinescoop/lodyssee-dun-sans-papier-en-france/
Autre d’exemple : le César du meilleur film d’animation. Deux véritables chefs d’œuvre, tant par la qualité de leur récit et de leur image que par leur profonde signification dans le monde actuel, étaient en course : « La plus précieuse des marchandises » de Michel Hazanvicius https://siritz.com/cinescoop/chercher-la-lumiere-au-milieu-de-lhorreur/et « Flow, le qui n’avait plus peur de l’eau » de Gils Zilbalodid. Le premier a démarré dans 255 salles et a rassemblé 165 000 entrées la première semaine. Il se trouve à plus de 600 000 entrées en 15 ème semaine. Le second a démarré dans 320 salles et rassemblé 150 000 entrées la première semaine. Il en est à 650 000 en 18 ème semaine. https://siritz.com/cinescoop/foisonnement-de-vie-vegetale-et-animale/
Bien entendu, c’est l’exceptionnel « Emilia Pérez » de Jacques Audiard qui triomphe avec 7 Césars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Jacques Audiard et ses films avaient déjà été couronnés 5 fois aux Césars. Mais cette année il a déjà remporté 8 Golden Globes, le prix du meilleur film européen aux Goya espagnol et 2 Bafta britanniques. Et il bat un record avec 13 nominations aux Oscars, dont celui du meilleur film. A cette occasion il illustre une autre caractéristique de notre époque : celle de la vérité alternative. Il est en effet victime d’une campagne de dénigrement qui lui reproche de donner une fausse image de la réalité mexicaine, comme si cette fiction, teintée de comédie musicale et où tout surprend, se prétendait un documentaire sur le pays. Malgré tout il a remporté deux Oscars.
Donc succès des Césars et sacre d’Audiard.