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LE BOA CONSTRICTOR

Après son analyse, dont nous rendions compte la semaine dernière,« Hollywood : anatomie d’un chute https://siritz.com/editorial/hollywood-anatomie-dune-chute/ Alain Le Diberder rappelle ce que l’on doit entendre par Hollywood dans : « L’audiovisuel américain, cartographie sommaire … et un boa constrictor. » https://alain.le-diberder.com/ C’est beaucoup plus vaste et complexe que les grands studios.

C’est  un géant incomparable puisqu’il emploie 822 000 personnes, soit 11 fois plus que la France alors que la population des États-Unis n’est que 5 fois celle de la France. C’est évidemment que son marché est mondial.

L’audiovisuel américain est actuellement dominé par 4 groupes.

Mais il comporte 80 000 entreprises. Certes, ces 4 groupes sont des nains comparés aux géants du numériques, mais leur capitalisation boursière représente tout de même 80% de celle de l’ensemble du secteur audiovisuel. Ce qu’il est important de savoir c’est qu’au « pays de la libre entreprise les réglementations sont surabondantes : Fédérales (FCC), mais aussi des États ou des municipalités ». Ainsi c’est la FCC qui a obligé les majors à vendre leurs salles.

C’est aussi un pays où la puissance des syndicats de l’audiovisuel est telle qu’elle conduit souvent à un corporatisme limitant la productivité. Ainsi, à l’occasion de mon étude « Les studios de tournage, un enjeu primordial pour la production en France » qui a conduit à faire de la création de plusieurs grands studios de tournage l’un des objectifs prioritaires du Plan d’investissement France 2030, je notais que les grands producteurs américains préféraient tourner en Europe pour éviter ce corporatisme. https://www.cnc.fr/documents/36995/156431/Les+studios+de+tournage%2C+un+enjeu+primordial+pour+la+production+en+France.pdf/5ec2b518-3d6e-c393-4f5a-38d97ce8d5a5?t=1557735478707 Notamment,  ils reconnaissaient la très grande qualité et productivité des salariés français. Mais notre pays avait deux handicaps : d’une part l’absence de grands studios de tournage, de plus en plus indispensables à un audiovisuel moderne, d’autre part son coût du travail, dû à des charges sociales trois importantes, qui a finalement été compensé  par le crédit d’impôt.

Alain Le Diberder souligne la singularité de Sony. Par rapport aux 4 autres grands studios, qui ont tous de grandes difficultés du fait de leurs chaines de télévision et de leurs plates-formes il est en bonne santé puisqu’il n’a pas investi dans ces secteurs et que son activité dans la musique (il y est le no1) dégage une énorme marge de 19%. Enfin, analysant les autres acteurs importants de l’audiovisuel, Le Diberder présente l’inattendu « boa constricteur » que je vous invite à découvrir en lisant son article.