ENCADRER L’USAGE DES SMARTPHONES ET DES RÉSEAUX
La fréquentation cinématographique est en recul en France, mais aussi dans le monde entier. Ce n’est peut-être qu’un phénomème passager, qui peut avoir plusieurs explications, dont le recul de l’offre de films américains, le produit qui domine ce secteur.Mais ce qui est frappant c’est que l’on observe le même phénomène avec le livre.
Or l’une des explications qui est avancée dans chacun de ces secteurs pour expliquer cette évolution est le développement de l’usage des smartphones et des réseaux sociaux, surtout chez les jeunes.
Mais si c’est la vrai cause, que peuvent faire les professionnels de ces deux secteurs pour contrer les effets de ce qui constitue un tel progrès pour nos sociétés ? Or il se trouve que l’on commence à prendre conscience que ces progrès ont des effets particulièrement néfastes sur l’ensemble de nos sociétés.
Ainsi, Le Point de cette semaine interviewe Jonathan Hayes, professeur d’éthique et de psychologie sociale à l’université de New-York, que le président Obama et Bill Gates ont applaudi. Son le livre, « Génération anxieuse. Comment les réseaux sociaux menancent la santé mentale de nos enfants », a déjà été vendu à un million d’exemplaire dans le monde et sort en France. Il établit un lien entre d’une part l’essor des smartphones et des réseaux sociaux, d’autre part les troubles psychiques chez les adolescents. Il rappelle que la pénétration des smartphones et des réseaux a commencé à se développer depuis 2010. Or, si l’on prend le cas de la France, depuis cette date les troubles psychiques ont augmenté chez les adolescents : de 75% chez les filles et de 47% chez les garçons. Il y a explosion des dépressions et des suicides chez les jeunes filles, des dépressions et des violences chez les jeunes garçons. De même, leurs performances scolaires ont fortement chuté en sciences, en mathématiques et, surtout, en lecture.
C’est pourquoi Jonathan Hayes va jusqu’à prôner l’interdiction de l’utilisation des smartphones jusqu’à 14 ans. Ce qui n’est pas l’idée d’un chercheur isolé : le Premier ministre d’Australie a fixé à 16 ans l’âge à partir duquel on peut créer un compte sur les réseaux sociaux dans son pays. De même, lors de son face à face sur TF1, mardi denier, le président Macron, qui avait reçu Jonathan Hayes, a annoncé qu’il allait prendre des mesures dans ce domaine.
Autre exemple : Le Parisien de jeudi dernier a consacré un grand article aux effets délétères du réseau social Tik Tok sur la santé mentale des enfants, entraînant certains au suicide. 10 familles ont d’ailleurs porté plainte au tribunal judiciaire de Créteil.
Bien entendu les réseaux sociaux affirment qu’ils ne peuvent être tenus pour responsables de ce qui se dit et fait sur leur réseau : ils ne seraient que les opérateurs de télécom comme Orange ou Free. Mais cet argument a été rejeté par l’Union Européenne dont 2 directives obligent les réseaux sociaux à faire la police de ce qu’ils diffusent parce que leurs contenus sont orientés par des algorithmes qui ont tendance a attirer l’attention sur ce qui est morbide et violent.
parce qu’ils accaparent l’attention des citoyens, à commencer par les jeunes, l réseaux sociaux ont incontestablement un effet sur le cinéma et l’édition. Les professionnels de ces deux secteurs le savent puisque ceux-ci sont devenus des vecteurs essentiel de leur promotion. Par ailleurs, ils sont déjà un concurrent sérieux des chaînes de télévision puisqu’ils accaparent un volume croissant de publicité. Et ils concurrencent les séries sur les plateformes puisqu’ils accaparent de plus en plus l’attention. Pour ne prendre qu’un exemple, You tube est régulièrement regardé par plus de 40 millions de français.
Dans ces conditions encadrer l’usage des smartphones et des réseaux sociaux est un impératif vital pour l’équilibre de nos sociétés. Les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel doivent se mobiliser pour qu’il le soit et ils doivent prendre la tête du mouvement en faveur de cet encadrement. Ils ne seront pas seuls.