« De Gaulle », le test du retour du public
11 intervenants pour le financer
Cette semaine, les entrées de « De Gaulle », (comme celles de « La bonne épouse ») vont faire l’objet d’une attention particulière. Elles vont en effet indiquer très précisément si le public va profiter de la réouverture des salles pour retourner au cinéma. Dont il a été sevré pendant 3 mois. Voir aussi https://siritz.com/editorial/le-verdict-du-box-office-de-cette-semaine/?preview=true
« De Gaulle » était sorti le 4 mars. Il avait rassemblé 512 000 spectateurs dès la première semaine. Bénéficiant de bonnes critiques et d’un bon bouche à oreille, il était parti pour réaliser entre 1,5 et 2 millions d’entrées au box-office. Les quatre premiers jours de la seconde semaine, alors que l’on parlait déjà sérieusement de confinement, il avait encore rassemblé 84 000 entrées.
Dans ce film, réalisé par Gabriel Le Bomin, c’est Lambert Wilson qui interprète le général. Ce n’est pas une autobiographie. Il traite des quelques semaines au cours desquels ce jeune général refuse la capitulation. Et va continuer le combat depuis Londres. Avec, au début, comme seule arme, sa voix et son appel à la résistance. Aux côtés de Lambert Wilson on trouve Isabelle Carré qui joue son épouse et Olivier Gourmet.
Un film cher
Il s’agit d’un film cher (11,6 millions €, avec 42 jours de tournage, dont 4 aux Studios de Bry-sur-Marne). Il a été produit par Vertigo Productions (Farid Lahouassa et Aïssa Djabri) qui, l’année dernière, était le producteur de « La vérité si je mens : les débuts ».
Le producteur délégué a mis ses frais généraux et la plus grande partie de son salaire en participation. Il a surtout investi de 3 163 000 € en numéraire et 230 000 € en soutien à la préparation. Mais le crédit d’impôt n’est pas été pris en compte dans le financement.
Il a par ailleurs investi presque la totalité de son salaire producteur (461 000 €) et de ses frais généraux (646 000 ).
Il y a plusieurs coproducteurs : à la fois France télévisions, par France 2 (700 000 €) et France 3 (300 000 €). Mais aussi le distributeur SND (400 000 €). Ainsi que Les films de la Baleine (Philippe Goldefrain et Gio Léra) pour 200 000 €). Ces derniers étaient déjà coproducteurs de « La vérité si je mens : les débuts ». France 2 a également acheté un premier passage de télévision en clair (700 000 €) et France 3 (300 000 €) un second passage. Quant au premier passage de la télévision à péage il revient à Canal+ pour 1,524 millions €. Enfin, Multithématiques l’a acheté pour ses chaînes cinéma 200 000 €.
Le CNC a accordé une aide de 200 000 € à la création sonore et visuelle. Les régions Ile-de-France et Hauts-de-France ont apporté respectivement 500 000 € et 150 000 € de subvention. Enfin, Les amis de De Gaulle ont fourni une aide 170 000 €.
Pour la distribution SND a pris tous les mandats en échange de 1,8 millions de minimum garanti.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_Gaulle_(film)
Les articles de cette rubrique s’appuient sur les données fournies par https://cinefinances.info/ . C’est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.