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L'édito de Serge
Serge Siritzki

LE PLUS MAUVAIS MOIS DE L’ANNÉE

Par Serge Siritzky

Maintenant que la production de blockbusters américains est revenue à son plus haut niveau il est probable que la fréquentation cinématographique annuelle en France va revenir à son niveau de plus de 200 millions d’entrées, comme au cours des  années précédant la crise de la Covid. Elle y reviendra peut-être même dès cette année, alors même qu’elle est actuellement 6,1% au-dessous de 2023 à cette époque, année qui n’a terminé qu’à 180 millions de spectateurs. Mais les effets de la grève américaine avaient commencé à faire sentir ses effets dès le 3ème trimestre de l’année dernière.

Si l’on analyse la décennie précédant la crise de la Covid, rappelons que toutes les années ont enregistré une fréquentation supérieure à 200 millions d’entrées, sauf 2013 où elle s’est limitée à 193,7 millions de spectateur. Sinon, les autres années, la fréquentation a oscillé entre 217,2 millions de spectateurs en 2013 et 201,1 en 2018, dépassant de nouveau les 210 millions, avec 213,2 millions, en 2016. La fréquentation moyenne de la décennie a été de 206,1 millions de spectateurs.

En revanche, comme c’est presque toujours une règle en France, la fréquentation du mois de septembre sera de nouveau la plus faible de celle de tous les mois de l’année. Pour le cinéma Septembre sera le plus mauvais mois de l’année. Rappelons que, dans la décennie d’avant la crise de la Covid,  la fréquentation du mois de Septembre a oscillé entre 9,3 millions d’entrées en 2014 et 11 millions d’entrées en 2011 et 2017. Surtout, si l’on on prend en compte la part dans la fréquentation dans la fréquentation de l’ensemble de l’année, elle a oscillé entre 4,5 et 5,5%, avec une moyenne de 5,1%. Or un douzième de 100% est égal à 8,3%.  La part  de Septembre est donc 40% en-dessous de la moyenne des mois.

LA PART DE SEPTEMBRE DANS LA FRÉQUENTATION ANNUELLE

 

Ces mauvaises performances s’expliquent par le fait que le mois de septembre est, en France comme aux États-Unis (dont les sorties sont mondiales), le mois de la rentrée scolaire et que de nombreuses familles n’ont ni le temps ni les moyens d’aller au cinéma. Et comme, année après année, c’est effectivement le plus mauvais mois, les distributeurs de films qu’ils jugent importants, notamment parce qu’ils visent les familles, évitent de les sortis en septembre. Pour d’autres films, qui n’ont pas d’ambitions familiales, l’avantage de ce mois c’est que le concurrence est faible et que les écrans sont disponibles.

Mais le cinéma est un marché d’offre. Il suffit que les spectateurs, y compris les familles, veulent absolument voir un film pour qu’ils trouvent le moyen d’y aller. Si, une année, un film décrochait le gros lot en plein mois de septembre, les règles du jeu que les distributeurs s’imposent pourraient changer.

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